Pour annoncer la nouvelle aux médias invités, hier, pour un point de presse sur les préparatifs du congrès, Ali Laskri, premier secrétaire du FFS, a dû céder la parole à Mohand Amokrane Cherifi, président du Comité d'Ethique. Introduit par Laskri en évoquant «les choses qui nous font mal», M. Cherifi livrera les raisons de l'absence du chef du vieux parti de l'opposition algérienne. «Il s'agit de la présence au Congrès du président Hocine Aït Ahmed, tant attendu par les congressistes, les militantes et les militants et beaucoup de nos compatriotes. Il y a eu des informations non fondées qui ont circulé sur son arrivée au pays. Malheureusement, il n'en est rien. Si l'Hocine ne viendra pas pour une raison simple : il revient d'un voyage éprouvant au Maroc pour raison familiale, le décès de sa sœur et de son cousin. Il en est revenu très fatigué ; son médecin lui a recommandé formellement de ne pas se déplacer dans l'immédiat», a annoncé le proche d'Aït Ahmed. Visiblement contrarié par l'absence du chef historique du parti, Ali Laskri qualifia la mauvaise nouvelle de séisme, soutenant que «Aït Ahmed appartient à tous les Algériens et pas seulement au FFS». Sur les questions organiques, Ali Laskri a déclaré que «les congressistes auront à se prononcer sur les nouvelles structures de direction». Il est néanmoins d'ores et déjà clair que la composante de la future direction collégiale accapare les questionnements aussi bien au sein du parti qu'à l'extérieur. Car, depuis l'annonce du retrait d'Aït Ahmed en tant que président, la question de sa succession se posait avec acuité. Mais au sein du parti -où il y a consensus à dire que le chef historique est irremplaçable-, il semble que l'option de la collégialité ne fait pas moins consensus. Ali Laskri dira, à ce propos, que «c'est aux congressistes de trancher la question». Sur la portée de ce choix, Ali Laskri est formel : «Il nous faut un présidium de transition, le temps qu'une personne émerge pour présider le parti.» Et d'ajouter que «le FFS se porte bien […]. La direction collégiale nous arrange». Convaincu que «le débat sera fervent, passionné, libre et démocratique», ce dernier n'en est pas moins satisfait des étapes ayant précédé le déroulement de ces 5es assises du parti. Pour le 1er secrétaire du parti, «les règles et les procédures mises en place dans la transparence et la concertation permanente ont revêtu un caractère incontestable et recueilli l'adhésion des militantes et militants». Ali Laskri se réjouit par ailleurs de «la forte implication de la base militante». Interrogé sur les questions qui font l'actualité nationale, le premier secrétaire du FFS s'est montré très évasif. C'est le cas concernant la communication sur l'état de santé du chef de l'Etat. «Nous avons tout le temps demandé que toute la lumière soit faite», a-t-il répondu. Ali Laskri a indiqué, qu'«aucun contact n'a été entrepris par le parti avec quiconque en perspective des présidentielles de 2014», y compris avec Mouloud Hamrouche, qui est un des amis du FFS. Pour ce qui est des invités du congrès, Laskri dira que des personnalités politiques, des organisations syndicales seront au rendez-vous. Il révéla que le FFS n'a pas invité de partis. A propos des «réformes» que mènerait le gouvernement, Laskri estime qu'«elles ne serviront que le système actuel». Pour lui, «celles de 1990 sont bien meilleures que celles proposées actuellement par le régime».