Loïc Fauchon, P-dg de la Société des eaux de Marseille (SEM), tutelle de la Seaco, a, en compagnie de son staff, donné une conférence de presse dans la matinée de jeudi. La rencontre a consisté pour le patron de la SEM de «faire le point sur les activités de la Seaco» mais également d'évoquer bien loin de toute digression l'évènement qui braquera les regards d'une partie du monde sur «Constantine, capitale de la culture arabe 2015». La relation ? Elle coule pratiquement de source sachant, heureuse coïncidence, que la cité des Bouches du Rhône est également «Capitale de la culture européenne» au titre de l'année 2013. Dans cet ordre d'idées la municipalité, et à sa tête Jean Claude Gaudin, sénateur-maire, souhaiterait mettre au service de l'Algérie l'expérience de la cité phocéenne en ce sens. Loïc Fauchon en tant qu'acteur directement impliqué dans ladite organisation a été porteur d'un message de cette teneur à Abdelmalek Sellal. En réponse aux questions des représentants des médias, Loïc Fauchon précisera la nature même des activités essentielles auxquelles, dans le cadre des dispositions contractuelles, la Seaco est tenue d'apporter son savoir-faire : investissement et exploitation, ceci dans le cadre d'un programme dont l'ambition est la sécurisation de la ressource d'une part et sa disponibilité d'autre part. Sur cet aspect de la question, le P-dg de la SEM a tenu à préciser «qu'entre le représentant de l'Etat algérien (ADE) et la Seaco les responsabilités étaient partagées pour la conduite des grands travaux d'adduction à partir des barrages et garantir une quantité d'eau suffisante et de qualité notamment». Loïc Fauchon s'autorisant, légitimement par ailleurs, de rappeler aux journalistes qu'il y a quelques années l'eau n'était pratiquement pas disponible dans les robinets du chef-lieu de commune et dans l'ensemble des villes limitrophes alors qu'il pourrait être soutenu sans risque de démenti que celle-ci coule dans la pratiquement H24 en certaines zones. S'agissant des investissements toujours, M. Valin, DG de la Seaco, emboitera le pas à son responsable hiérarchique en allant quelque peu dans le détail pour préciser la nature des investissements prévus, destinés donc à sécuriser les ressources et assurer l'adduction de l'eau à partir du barrage de Beni-Haroun (65%) et en réserves souterraines (nappes de Hammam Zaoui et Boumerzoug : 35%). Tout cela devant également passer par une réhabilitation et une remise à niveau du réseau existant et consistant en 175 km de conduites, dont une première tranche de 47 km serait en voie d'achèvement selon les informations communiquées, les appels d'offres ayant été lancés pour les 139 km restant. Répondant aux questions des journalistes, le P-dg de la SEM reviendra sur le budget, 19 milliards de dinars, consenti par l'Etat algérien pour une gestion déléguée des services de l'eau et l'assainissement pour la wilaya de Constantine, dans le cadre du contrat de 2009, lequel prendra fin à la fin du premier semestre de l'année 2014. Sur ces 19 milliards, 3 ont été déjà consommés notamment dans les différentes études préliminaires, 7 sont en cours de consommation, le reliquat étant, en dehors de ce qui avait été préalablement convenu, destiné à de nouveaux programmes. Des programmes non prévus et qui ne seront évidemment qu'à l'avantage de la wilaya et des habitants. Ces fonds serviront certainement à assurer tout type d'alternative de nature à confirmer la sécurisation annoncée en début d'intervention par Loïc Fauchon. A titre d'exemple, reviendra dans la foulée du débat la question des ruptures d'alimentation dues à divers incidents et c'est à ce type d'impondérables que devraient pallier les programmes non prévus lesquels sont appelés pourtant à garantir les dessertes de l'eau quelles que soient les circonstances. Des exemples sont donnés par le P-dg de la SEM même si ceux-ci ne peuvent pas être pris en considération puisqu'il s'agit des solutions alternatives préconisées et existant dans la ville phocéenne mais qui pourraient toutefois être autrement imaginées pour le cas spécifique à l'Algérie… l'intervention et l'alimentation immédiate par citernes appropriées, l'installation de bâches à eau de manière à éviter toute rupture qui pénaliserait les habitants. Des procédés de substitution provisoires en attente de doter la wilaya de solutions pérennes. D'où l'exemple donné pour la ville de Marseille. Nonobstant ce constat, il serait pour le moins malhonnête de ne pas concéder le fait que l'eau, comparativement aux réalités hallucinantes d'un passé récent, est désormais disponible. Quoique la Seaco reste régulièrement interpellée et ce jusqu'à la limite de la fixation chez certains confrères sur les fuites d'eau parfois impressionnantes et assez fréquentes au niveau d'endroits où des interventions avaient été déjà enregistrées. Au-delà des désagréments causés aux riverains affleure assez souvent l'imminence de risques potentiels, comme cela a été le cas il y a une dizaine de jours, avec un glissement de terrain à hauteur d'une voie de circulation parmi les plus importantes, d'autant plus qu'elle se situe dans le centre-ville et dessert des destinations inévitables dont le centre hospitalo-universitaire, un faubourg à grande densité démographique en plus d'autres rameaux qui permettent de dé-densifier le trafic automobile. La venue, vraisemblablement en catastrophe, du grand patron de la SEM ne saurait autrement se justifier après deux ans d'absence d'autant, plus qu'un drame concomitant du genre faisait l'actualité de la capitale algérienne. A un degré moindre, les remous sociaux qui agitent certaines structures de l'entreprise auraient contribué au déplacement du P-dg de la SEM, même si celui-ci évacue d'un revers de main cette hypothèse, soulignant «qu'un cadre réglementaire existe pour la gestion de tels évènements (un débrayage intempestif)» et qu'il faisait confiance aux dirigeants locaux de la Seaco, d'une part, pour la gestion de ces impondérables et aux institutions officielles, d'autre part. En conclusion, tout cette agitation et au-delà des hypothèses évoquées en début d'article, il est clair que l'évènement auquel se prépare Constantine pour 2015 inquiète sérieusement les pouvoirs publics dans l'éventualité où il aurait été prématuré d'introniser la ville de l'est pour une manifestation dont la particularité est qu'elle s'étale dans le temps (une année) et que celle-ci ne soit pas à hauteur de répondre à une demande essentielle si ce n'est basique qui consisterait à garantir au moins de l'eau quotidiennement et à toute heure de la journée à ses hôtes. Parce que le hasard semble bien faire les choses, en sa qualité de premier cadre d'une importante entreprise spécialisée dans la gestion de l'eau, d'ancien président du congrès mondial de l'eau, de maire dans un passé pas lointain, de sa proximité avec celui de Marseille, Loïc Fauchon réunit autant d'atouts incontestables à même de conforter son concours effectif à l'éventuelle réussite de la manifestation de 2015. A. L.