Les 38 marchés de proximité programmés dans la wilaya risquent d'enregistrer des retards dans la livraison. Certains chantiers propulsent, d'autres piétinent. Dans cette configuration la liste des éventuels bénéficiaires s'étend et fausse les prévisions préliminaires pour résorber le commerce illicite imposé extra son milieu naturel, les stands réglementés. Le commerce informel se frotte sans gêne à son émule légal. Il le défie parfois sur un même espace de vente séparé par un quai ou un simple étalage. Tous types de produits y sont proposés. Une équation dite pourtant facile mais qui tarde à être résolue afin de rendre le commerce aussi clean que régularisé, comme promis par les pouvoirs publics. La solution de rechange était de répartir des marchés de proximité judicieusement à travers les communes les plus touchées par ce phénomène informel pour éradiquer l'anarchie qui enlaidit la cité. Un vaste programme de réalisation a été enclenché à Constantine et ses environs. Notamment à la nouvelle ville Ali-Mendjeli et au Khroub. Trente-huit (38) marchés de proximité d'une capacité de 1 600 stands est le vaste programme destiné à ce commerce illicite pour aspirer une résorption optimale de l'informel. Les gestionnaires locaux ont adopté une stratégie logique. A savoir recenser au début tous les marchands activant au noir. Il en ressort près de 2 971 revendeurs informels, dont la majorité se trouve au chef-lieu, près de 1 300. Ces derniers opèrent au niveau de quelques points «prisés» depuis des années. La rue du 19-Juin, Daksi, Souk El Asser, Oued El Had …constituent la plaque tournante, tous commerces confondus. Malgré un premier transfert vers des espaces réglementés, des fuites perdurent. Certes les étalages ne sont plus légions mais à titre d'exemple l'ex-rue de France pullule toujours de marchands à la sauvette. Et ils sont nombreux à proposer leurs marchandises (habits, tissus,…) aux passants qui n'hésitent pas à se joindre au décor pour des réductions de quelques dinars! «Cette situation devra s'éclipser au terme de la livraison de tous les marchés de proximité en construction dans cette wilaya», explique un gestionnaire à la municipalité. Tandis que d'autres sources révèlent que la plupart des marchands qui résistent sont issus d'autres communes limitrophes : «Ils prisent les ruelles tôt la matinée la journée pour se frayer un trottoir ou une impasse et écouler ainsi leur marchandises. Le lendemain c'est le même scénario qui se répète.» Pour cela les décideurs locaux en sont conscients. «Ce ne sont pas ces anomalies qui vont altérer le cours de la régulation du commerce informel. Puisqu'avant d'octroyer des espaces il est des critères à appliquer», éclaire un cadre à la direction du commerce. Chaque marchand recensé par les services compétents devra bénéficier d'un stand de vente au niveau de sa municipalité. Un tri qui écartera toute «immersion illégale». La situation est pareille au Khroub, dont le nombre de commerçants informels frôle les 250. Hamma Bouziane et Didouche-Mourad ne sont pas du reste dans cette anarchie. Au total 28 points noirs font la tête au commerce licite à Constantine. «La réorganisation de l'activité demandera du temps même si les enveloppes financières vouées aux projets sont tangibles», alerte un observateur versé dans ce genre d'opération. «Non seulement les 38 marchés inscrits doivent être livrés dans les délais mais il faut en parallèle poursuivre le processus d'éradication des espaces ‘‘sauvages'' pouvant résulter sinon les prévisions de constructions sur la base des statistiques initiales arrêtées s'avèrent vaine». Une alternative est, du moins, proposée par la direction du commerce, qui suggère la reconversion légale de quelques espaces publics fermés depuis des années en espaces de vente. Une option non négligeable «si l'on veut réorganiser la profession». A ce titre le chef de l'exécutif aura instruit ses services de recenser tous les espaces inoccupés afin d'engager des études et amorcer leur réaménagement en stands de vente. En parallèle des instructions ont été formulées aux divers intervenants pour établir la liste des futurs bénéficiaires avant la livraison des projets en cours et en finition. Néanmoins la cadence des travaux ralentit par endroits. Sur la totalité des marchés programmés et dont les travaux ont été lancés, seule la moitié pourra voir le jour dans les délais impartis. La problématique des assiettes soulevée par la DCP et par la commune a pourtant été réglée. Mais les chantiers piétinent et renvoient à des dates imprécises d'achèvement. Du coup, la date butoir de la livraison de la quasi-totalité des marchés de proximité pour le mois de Ramadhan semble être compromise. L'informel aura encore l'occasion de profiter de quelques mois supplémentaires, si ce n'est plus. N. H.