Les affections neurologiques constituent un problème de santé publique qui exige des moyens et des ressources adaptées pour répondre à l'urgence médicale. Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) se positionnent en tête des urgences en neurologie. De là le cri d'alarme exprimé par les spécialistes : au moins 26% des décès en Algérie sont liés à cette pathologie «soudaine», et désastreuse, soulignent-ils. «C'est la première maladie répertoriée parmi les diverses inscrites dans la nomenclature neurologique», nous explique le professeur Mzahem du service de neurologie du CHU Benbadis. «Ce qui compte initialement c'est la prise en charge d'urgence. Le pronostic vital du malade. Il faut le sauver en lui dispensant le premier geste par les praticiens et urgentistes», a-t-il ajouté. Il ne se passe pas un jour sans enregistrer des cas d'AVC au niveau de la structure hospitalière. Et cette année a été particulièrement marquée par une haute fréquence journalière en admissions. Et il n'y a pas de thérapie miracle pour freiner de la progression si ce n'est des mesures de préventions à prendre en amont, dont une bonne hygiène de vie. Plus de 20 000 décès, sans compter les cas de handicaps, sont listés annuellement à l'échelle nationale. «L'intervention doit être rapide. Elle engage sur place une équipe pluridisciplinaire en vue de minimiser diverses séquelles. Avec un traitement précoce suivi de mesures de rééducation adaptées», s'accordent à dire à l'unanimité les médecins, qui connaissent les conséquences subies à la suite d'un AVC. En matière de sensibilisation, «la seule prévention valable est la réduction des facteurs de risque, surtout l'alimentation riche en matière grasse et en sel. L'hypertension artérielle qui doit être surveillée et contrôlée de manière régulière». «Le tabac est l'autre cause des accidents vasculaires cérébraux», explique le professeur Mzahem qui n'écarte pas cependant les séquelles survenant à la suite d'un accident cérébral vasculaire : «Des suites qu'il faudra prendre en charge durant les six mois suivant l'accident. Dans le cas contraire, des situations irréversibles pourraient handicaper davantage le malade, dont les troubles de langage. La rééducation devra être garantie au patient en présence de kinésithérapeute qualifié.» Cela parait simple, mais la réalité de la santé au niveau des structures hospitalières publiques est faite d'embuches, manques et lourdeurs… Les moyens de diagnostics ont évolué avec des plateaux techniques sophistiqués (radiologie). Mais il reste à «trouver une solution au blocage d'une artère qui pourra empêcher la circulation du sang vers le cerveau», avant la survenue de l'AVC. Et là, c'est l'action préventive qui intervient. Par ailleurs, une autre pathologie neurologique se place juste derrière les AVC. Il s'agit de la sclérose en plaques. D'origine inconnue, cette maladie atteint le système nerveux central. C'est un problème de santé publique puisqu'elle nécessite autant de moyens. Constantine compte plus de 60 nouveaux cas par année, alors que les anciens malades suivent leur traitement. Sur ce dernier point la corporation médicale se félicite du progrès médical et des molécules testées «bénéfiques» puisqu'elles réduisent la poussée : les moyens de diagnostic, l'imagerie à résonnance magnétique (IRM), sontt inaccessibles pour la plupart des patients surtout si la structure mère affiche des agendas complets. Le recours au secteur privé se manifeste par des conventions… Mais cela ne profite malheureusement pas à tous les sujets. En somme, les pathologies neurologiques, notamment les AVC, en nette progression dans le pays, requièrent une prise en charge assidue avec des interventions rapides aussi bien pour sauver des vies que pour assurer aux malades une longévité sans séquelles. C'est cela le second défi de la prise en charge. N. H.