La céréaliculture en Algérie étant totalement conduite en système pluvial, demeure de ce fait dépendante de conditions agro-climatiques aléatoires et de phénomènes récurrents extrêmes qui menacent la production céréalière et, par conséquent, la sécurité alimentaire nationale. Certes, les pouvoirs publics ont conduit des réformes visant à promouvoir cette filière et, par ricochet, réduire la dépendance de l'Algérie des marchés extérieurs, mais sans pour autant réussir à réaliser concrètement ces deux objectifs. Or, la dépendance de l'Algérie des marchés extérieurs reste entière. Preuves à l'appui: le montant des importations des céréales a enregistré entre 2002 et 2012 une hausse de plus de 150%. En 2012, le volume d'importation s'est situé à 5,5 millions de tonnes de blé dur et tendre pour compenser la faiblesse de la production, qui n'a pas dépassé les 4,5 millions de tonnes. Il est vrai que les quantités importées en blé ont baissé de plus de 7,3% durant les quatre premiers mois de 2013, mais cette baisse s'explique essentiellement par la hausse des prix du blé sur le marché international. Une tendance qui pourrait, selon des experts, provoquer des bouleversements désastreux pour l'économie et la société algérienne. Ainsi, pour sécuriser la production nationale quelles que soient les conditions climatiques et sortir de cette dépendance alimentaire, le recours à la pratique de l'irrigation d'appoint des céréales se présente comme l'une des alternatives les plus appropriées. Les pouvoirs publics visent dans le cadre de la Politique du renouveau agricole et rural (Prar), l'accroissement de la sole irriguée pour atteindre une superficie irriguée de 1 640 000 ha à l'horizon 2014, avec la généralisation des systèmes d'irrigation économiseurs d'eau sur 900 000 ha, ainsi que l'introduction de l'utilisation des eaux non conventionnelles dans l'agriculture (les eaux usées épurées, le dessalement d'eau de mer…). Ceci, tout en valorisant les ressources en eau existantes et en prospectant pour de nouvelles ressources en eau conventionnelles et non conventionnelles. Mais, bien que la volonté des pouvoirs publics de développer l'agriculture irriguée soit perceptible, il n'en demeure pas moins que la marge d'effort restant à accomplir est considérable, notamment en matière d'extension de la superficie irriguée et de rationalisation de l'utilisation des ressources hydriques qui restent les seules garantes de la stabilisation du système de production nationale et, par conséquent, de l'amélioration du niveau de sécurité alimentaire. B. A.