De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar L'urbanisation accélérée de la ville d'Oran et son extension ont engendré un certain nombre de problèmes sur le plan de la protection de l'environnement et le contrôle de l'urbanisme. La mise en place en avril 2000 de la police de l'urbanisme et de la protection de l'environnement (PUPE) à Oran n'a pas aidé à améliorer la situation. La ville connaît une multitude de difficultés et de dépassements qui gangrènent le tissu urbain. Les infractions et les atteintes à l'environnement sont légion à Oran et les moyens de lutte et de protection considérablement dérisoires. Avec un littoral de plus de 124 kilomètres occupé par 14 communes côtières, Oran croule sous le poids de la pollution sous ses diverses formes. Pour rappel, le plan de protection du littoral de Cherif Rahmani, tombé à l'eau, prévoyait la délocalisation de quelque 60 entreprises situées sur le tracé du littoral, qui déversaient une moyenne de 80 tonnes de produits polluants quotidiennement dans la mer. Selon une étude, le volume des déversements des déchets dans la mer pourrait atteindre facilement les 150 tonnes d'ici à 2010. Sur un autre plan, les infractions à l'urbanisme constitue également une préoccupation majeure pour les citoyens qui ne savent plus quoi faire face à l'anarchie qui caractérise ce secteur. Le rôle de la police de l'urbanisme dans ce contexte reste confus, voire insignifiant. Les rares sorties effectuées par les éléments de la police de l'urbanisme (PUPE) sur le terrain sont celles sollicitées par les services de la daïra ou de la wilaya dans le cadre des opérations de démolition, notamment. Travaillant sous l'égide des collectivités locales, la PUPE reste un instrument de lutte obsolète contre les atteintes à l'environnement et à l'urbanisme à Oran. Les sollicitations récurrentes des citoyens sur les violations et autres infractions relevées laissent de marbre les éléments de ce corps, dont le siège est à Canastel. C'est le cas de cette femme qui a saisi toutes les instances concernées, à savoir le service technique de l'APC, ceux de l'urbanisme et la police de l'urbanisme, pour faire arrêter des travaux illégaux sur la terrasse d'un immeuble. En vain. Voilà maintenant plusieurs années que cet indélicat voisin a érigé une maison sur la terrasse d'un immeuble au 19, rue d'Igli, et personne n'a réagi. L'affaire a été «estée» en justice, mais n'a encore abouti. Un cas concret qui illustre l'inefficacité et l'inconsistance des instruments de lutte contre les infractions à l'urbanisme et à l'environnement à Oran. Face à cette situation désastreuse, l'exécutif communal a décidé la mise en place de deux commissions, l'une chargée du contrôle des travaux et délivrance des autorisations de voiries, l'autre aura pour charge de veiller à l'hygiène et à la santé. Les deux commissions englobent des biologistes et inspecteurs de l'environnement ainsi que des éléments de la PUPE.