Photo : Riad Par Samira Imadalou Au même titre que les actions cotées en Bourse, les Bourses des matières premières ont également été marquées par la chute des prix après avoir connu une longue période de fortes hausses. La crise financière a finalement succédé à la crise alimentaire. Car, faut-il le rappeler, le blé, le maïs, le soja et bien d'autres matières premières alimentaires avaient, depuis août 2007, servi de refuge aux investisseurs. Certes, depuis le printemps, les céréales avaient déjà quitté leurs sommets. Mais leur repli, qui succédait à la flambée générale des cours, était qualifié de simple «correction» avant que ne survienne la crise. La phase de correction est donc terminée, selon les spécialistes, puisque la chute est spectaculaire. En septembre, les prix internationaux du blé se sont ainsi inscrits en baisse de 7% par rapport à leurs niveaux d'un an plus tôt, le cours du maïs a aussi beaucoup perdu. La crainte d'un ralentissement économique en raison de la propagation rapide de la crise financière et de son impact sur l'économie réelle a précipité la baisse des prix. Une baisse qui tarde malheureusement à profiter aux pays pauvres et aux pays en développement. La baisse des cours ne soulage pas encore les consommateurs de ces pays notamment l'Algérie dont la facture d'importation ne cesse d'augmenter. Parallèlement, la dégringolade des cours de l'or noir risque incontestablement de réduire les recettes de l'Algérie en hydrocarbures. Ce qui est sûr, aujourd'hui, c'est que le consommateur algérien continue à subir la flambée des prix. Il est loin de bénéficier de la fluctuation des prix ni de celle des matières premières. Dans les deux cas, les bourses des consommateurs en pâtissent. La hausse de l'inflation durant les dix premiers mois de l'année témoigne de la situation. Pratiquement, tous les prix des produits alimentaires ont subi des augmentations vertigineuses, alors qu'ailleurs les citoyens ont directement ressenti la baisse des prix. Ce n'est que la semaine dernière que l'Office national des aliments de bétail (ONAB) a décidé de réduire de 10% les prix des aliments destinés à l'élevage ovin, bovin ainsi que ceux utilisés dans l'aviculture. Et ce, dans le sillage de la baisse des cours mondiaux du soja et du maïs qui constituent la base essentielle de la fabrication de ces aliments. Mais pour que cette réduction se répercute sur les consommateurs, il faudra attendre des mois. Les spécialistes sont d'ailleurs sceptiques. A leur avis, la baisse des cours des matières premières agricoles sur le marché international ne changera pas grand-chose aux prix sur le marché national. «On assistera à un ralentissement de la hausse des prix et non à une baisse», a relevé à ce sujet l'expert économique Abdelhamid Mazaach la semaine dernière sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale. Pourquoi ? Parce qu'il y a le problème de régulation qui tarde à être pris en charge. Les producteurs préfèrent appliquer les mêmes prix pour répercuter la baisse des cours sur leurs bénéfices et non sur les maigres bourses des consommateurs. Assisterons-nous à un revirement dans les semaines à venir surtout que la baisse des cours des matières premières agricoles ne s'annonce pas courte ? Ou bien resterons-nous déconnectés ? Les questions restent posées…