La crise économique mondiale n'a pas encore tout révélé et les experts ont du mal à dire jusqu'où elle ira. Cette crise a touché de plein fouet plusieurs secteurs d'activité et semble ne pas en épargner d'autres qui vont aussi succomber, prédisent les spécialistes. Sans doute, le secteur le plus affecté reste celui de l'automobile, qui a connu un net recul dans sa croissance au cours de ces derniers mois. Cette branche a été la première à subir les effets de la crise et la raréfaction du crédit, de même qu'une régression sur les ventes. En fait, ce secteur vit maintenant depuis des mois une panne sèche. Pas moins de 85 000 emplois sont menacés de suppression. Au vu de la situation difficile que traverse ce secteur, bon nombre constructeurs ont été contraints de réduire leur production. C'est le cas notamment des industriels automobiles européens. Même si la réduction des effectifs n'est pas encore abordée, les employés de Renault évoluent dans la peur d'être livrés au chômage. Le secteur de l'automobile, l'un des plus touchés Le célèbre constructeur automobile Renault a décidé de réduire sa production de 25% un peu partout dans le monde. Son directeur général l'a annoncé dans la presse française, et cette réduction est déjà effective puisqu'elle était prévue pour le quatrième trimestre. D'autres mesures drastiques seront prises par ce constructeur pour, d'abord, réduire les stocks et, ensuite, faire face à la baisse des ventes enregistrées en France et sur le marché européen. Les prévisions à court terme ne sont pas optimistes puisque Renault prévoit une forte baisse l'année prochaine sur le marché automobile en Europe et un arrêt de la croissance dans les pays émergents où d'importantes hausses étaient enregistrées. Les constructeurs américains, à savoir General Motors, Ford et, Chrysler, sont au bord de la faillite et procèdent à des licenciements en chaîne. Ces mêmes constructeurs ont fait pression sur le gouvernement fédéral pour obtenir une aide supplémentaire pour le secteur. Sans quoi, l'effondrement serait dévastateur sur l'ensemble de l'économie américaine, avec près de 3 millions d'emplois, directs et indirects, qui seront perdus. Une nouvelle rallonge de 25 milliards de dollars pour survivre à la crise est demandée par les géants américains de l'industrie automobile pour survivre à la crise. Entre autres facteurs expliquant cette situation chaotique dans l'automobile, la hausse des prix de l'essence en été, en plus des difficultés d'obtenir des crédits. Sur ces deux facteurs viennent se greffer la flambée des prix des matières premières et les nouvelles normes écologiques, entraînant une hausse des coûts de la production. Banques : des faillites en cascade S'il y a un autre secteur qui a été touché par la crise économique, c'est celui des banques, dont plusieurs ont fait faillite de par le monde. C'est à l'exemple de Lehmann Brothers, banque d'affaires américaine, qui a perdu quelque 3,9 milliards de dollars au troisième trimestre de l'exercice 2008 après avoir été contrainte à d'importantes dépréciations d'actifs au niveau de son portefeuille de crédits immobiliers. Même la banque américaine Merrill Lynch a été rachetée après une grosse faillite. Plusieurs autres banques européennes, allemandes, espagnoles et britanniques, entre autres, ont subi ce même sort. Les Bourses, elles aussi, ont connu un véritable crash, puisque , durant des semaines entières, elles, ont ouvert à la baisse. Rares étaient les jours où de légères reprises à la hausse ont été enregistrées, redonnant espoir au secteur avant de replonger dans la crise. La sidérurgie est aussi dans tous ses états. Les groupes mondiaux évoluant dans ce domaine en Europe connaîtront des résultats à la baisse de l'ordre de 43% pour 2009, selon les prévisions de la banque d'affaires américaine JPMorgan. Même le leader mondial de cette filière, à savoir ArcelorMittal, avait annoncé, rappelons-le, au début du mois de novembre, une baisse de l'ordre de 35% de l'ensemble de sa production au quatrième trimestre 2008. La sidérurgie dans le rouge Vers la fin de ce même mois, ce géant de la sidérurgie mondiale a annoncé la suppression de pas moins de 9 000 emplois, ce qui représente 3% de ses effectifs de par le monde. Sur ce nombre, 6 000 emplois seront supprimés en Europe. De cette façon, ce groupe espère réduire ses dépenses d'un milliard de dollars. Pour justifier ces décisions, l'entreprise évoque l'effondrement de la demande d'acier, dans le sillage de la crise du secteur automobile. Les secteurs dévastés par la crise économique sont encore nombreux. Celui de la chimie n'est pas en reste puisque BASF, géant allemand dans ce domaine d'activité, a annoncé tout récemment l'arrêt temporaire de 80 usines employant 20 0000 personnes. Le Français Rhodia, lui aussi, a annoncé une baisse de 40% sur sa production. Les temps sont durs pour cette filière puisque le CEFIC (Conseil européen des industriels de la filière), prévoit un recul de la production chimique, hors pharmacie, de 1,3% en 2009. Il va sans dire que le secteur de la construction de l'habitat connaît les mêmes difficultés à travers le monde et surtout sur le continent européen. Ce secteur vit une baisse d'activité, frappé par le renchérissement du crédit et les prévisions d'amélioration ne peuvent être établies avant la fin de la décennie. Le transport et les services touchés Même le secteur des transports pâtit de cette crise économique. Que ce soit au niveau des ports ou des aéroports, une baisse du trafic est relevée. En Allemagne, le port de Hambourg, le plus grand d'Allemagne et le deuxième en Europe, a connu un ralentissement rapide de son volume de fret au troisième trimestre. Le transport aérien a, lui aussi, connu, en septembre, pour la première fois depuis cinq ans, une baisse du trafic passagers international et la pire chute du fret depuis sept ans, a annoncé l'IATA. Il faut dire que la crise a également atteint le secteur des services. Nous citerons l'exemple du domaine publicitaire qui a été sérieusement affecté dans le sillage de l'effondrement du secteur automobile puisque ce dernier constitue une véritable manne financière. Il faut savoir que les constructeurs automobiles ont justement revu à la baisse d'environ 10% leurs dépenses publicitaires en 2008. Combien d'autres secteurs seront-ils encore touchés et pour combien de temps ? Seul l'avenir le dira. B. A.
