La mise à niveau et la relance des entreprises s'imposent particulièrement en cette période de crise économique. Une crise aux lourdes conséquences sur le tissu industriel à travers le monde. L'entreprise algérienne qui est déjà vulnérable aux différents aléas risque de payer encore plus cher dans le contexte économique mondial actuel. D'où la nécessité de mettre en place un plan de mise à niveau effectif. Il est vrai que des plans ont déjà été appliqués dans ce sens, mais les résultats restent maigres. L'entreprise algérienne enregistre, en effet, de nombreuses lacunes qui l'empêchent de se hisser sur le marché international et parfois même au niveau national. Le management, le marketing et bien d'autres outils nécessaires au développement de la PME sont mis de côté dans de nombreuses entités économiques. Rares sont les entreprises à avoir adopté les plans de modernisation. L'engagement de l'Etat à mettre le paquet dans le processus de mise à niveau changera-t-il les choses et permettra-t-il de faire évoluer la situation de nos entreprises face aux concurrents étrangers ? La question s'impose d'autant que les attentes de PME algériennes sont importantes dans ce sens. Mais faudrait-il aussi qu'elles adhèrent à l'action en jouant le jeu de la modernisation loin de tout calcul. Car, faut-il le noter, les entreprises ont une grande part de responsabilité dans les retards qu'elles accusent. Au début de l'opération de mise à niveau, elles étaient fort nombreuses à afficher leur réticence alors qu'elles étaient très peu représentatives celles qui ont opté pour le changement. Aujourd'hui, le cap a changé. La volonté d'entrer de plain-pied dans la modernisation est affichée de part et d'autre. La peur de disparaître l'a finalement emporté sur la crainte de mettre la main à la «poche». Mais le temps perdu dans la frilosité a été payé chèrement. Les PME ont perdu beaucoup de parts de marchés. La Foire maghrébine (qui s'est tenu du 26 novembre au 1er décembre à Alger), la première du genre depuis la création de l'Union du Maghreb arabe (UMA), a dévoilé les difficultés des opérateurs économiques algériens. Des difficultés rencontrées principalement en matière de commercialisation, de distribution, donc globalement en ce qui concerne la pénétration du marché, selon les dires des participants algériens. Certes, ces problèmes s'expliquent, entre autres, par les entraves administratives, les pratiques déloyales de certains intervenants sur le marché national (informel, contrefaçon…). Mais, la part du retard de l'entreprise dans l'application des normes de gestion sur tous les plans est également à mettre sur la liste des raisons de cet échec. En d'autres termes, le maintien des procédures archaïques au sein de l'entreprise est pour beaucoup dans cette situation. Autant donc prendre le train de la mise à niveau même si c'est avec du retard. Dans ce cadre, les deux parties, les PME et l'Etat, sont appelées à coordonner leurs efforts. S. I.