Une conférence internationale pour examiner la crise financière et un sommet de suivi des recommandations de la déclaration de Doha en 2013. Voilà ce à quoi a abouti le sommet international sur le financement du développement qui s'est tenu du 29 novembre au 2 décembre dans la capitale qatarie. Il faut dire que ce sommet n'a pas été de tout repos pour les représentants des pays en développement ou ceux moins avancés, en ce sens que les pays industrialisés leur ont fait porter la responsabilité de la crise financière, notamment à ceux producteurs de pétrole. Ce qu'ils ont catégoriquement démenti, mettant en exergue le non-respect des engagements des pays riches en matière d'aide publique au développement. Les participants ont fini par obtenir gain de cause contre les Etats-Unis qui refusaient qu'une rencontre se tienne sous l'égide des Nations unies regroupant aussi bien le G20 que le G77. Les hôtes de Doha se sont engagés à éliminer la pauvreté, «à parvenir à une croissance économique viable et à promouvoir le développement durable». Ils ont également réaffirmé, lit-on dans le document final, appelé déclaration de Doha, le consensus de Monterry dans son intégralité. «Nous reconnaissons que la mobilisation de ressources financières au service du développement et l'utilisation efficace de ces ressources sont des éléments essentiels d'un partenariat mondial pour le développement soutenant la réalisation des objectifs de développement convenus au niveau international, notamment les Objectifs du millénaire pour le développement.» Les ressources humaines n'ont pas été omises par les conférenciers qui les ont d'ailleurs mises en exergue. «Les ressources humaines sont le bien le plus précieux que les pays possèdent. La réalisation de l'objectif d'un travail décent pour tous, notamment l'investissement dans le capital humain grâce à des politiques de santé et d'éducation mieux conçues et mieux financées ainsi que l'amélioration de la protection sociale et la mise en œuvre de politiques ambitieuses concernant le marché du travail, sont essentielles», estiment les participants au sommet de Doha. Le sommet a appelé à une réforme des institutions multilatérales et à la participation des principaux pays émergents aux prises de décisions. «Pour faire face à la crise financière mondiale, il est nécessaire d'introduire des réformes majeures au sein des institutions internationales pour garantir un système financier mondial plus stable et plus équitable», souligne la déclaration qui estime que le «soutien financier fourni d'urgence par le Fonds monétaire international a été modeste. Le FMI devrait disposer de ressources à la mesure de la crise internationale, sans avoir à imposer des conditions pesantes aux pays débiteurs». La déclaration de Doha n'a pas été sans susciter des réactions de la part des ONG présentes et participantes. «D'un point de vue général, ce sommet a été un rendez-vous raté pour le développement. Aucune grande décision, aucun accord majeur n'en sont sortis», estime la représentante de Oxfam France qui rassemble 13 ONG d'aide au développement. F. A.