Avec l'ouverture du champ audiovisuel en Algérie, les Algériens habitués à l'unique se sont vite réjouit de l'apparition des chaînes privées dans lesquelles ils ont espéré voir plus de créativité. Hélas, le rêve n'a duré qu'un bref moment car ces nouvelles chaînes ont vite fait tomber leurs masques pour devenir que des copies pales de l'Entv, tandis que cette dernière profite de la médiocrité des autres pour faire croire qu'elle est la meilleure de toutes. Le mois sacré de Ramadhan, durant lequel la télévision devient incontournable pour tuer le temps en attendant l'iftar se caractérise souvent par sa grille de programmations jusque là concocté par la chaîne étatique. Aujourd'hui n'étant plus seule, l'Entv a tenté de se surpasser en lançant un grille très riche et éclectique où le spectateur a eu droit à des caméras cachées, sitcoms, feuilletons, émissions de divertissements et pleins d'autres produits audiovisuels destinées à la consommation sur place. Cependant, les feuilletons et sitcoms sur lesquels l'Entv a misé gros ont laissé les spectateurs algériens sur leurs faims que cela soit en matière de qualité ou de quantité. C'est le cas du sitcom Dar El Bahdja réalisé par Djâafer Gacem. En l'absence d'une nouvelle saison de Djemai Family, sitcom cultissime adoré des spectateurs, l'Entv a prévu ce nouveau sitcom dont la réalisation a été confiée au papa de Djemai. Avec à l'affiche Beyouna qui fait son come back sur petit écran, le programme a été largement suivi par le public algérien surtout qu'il est diffusé juste après l'Iftar. Reconstitution d'un quartier algérois, Dar El Bahdja a été une sorte de reflet de la société. Résidants dans un immeuble appartenant à une famille riche, les habitants de Dar El Bahdja sont issus des différentes régions du pays et cela afin de permettre au maximum d'Algériensde s'identifier à eux. Réalisé en temps record, selon les producteurs, le sitcom dont on a pu voir qu'une dizaine d'épisodes a laissé les gens sur leurs faims surtout qu'une énorme campagne médiatique l'a précédé. A la fin on constate que Dar el Bahdja n'a fait que combler un vide dans la grille des programmes et que mis a part Beyouna venue à la rescousse , le sitcom n'a finalement rien d'extraordinaire. Cependant, l'Entv a eu un succès inattendu grâce au feuilleton «Assrar El Madi» que des milliers d'Algériens suivaient chaque soir avec vif intérêt pour le scénario riche en suspens et en rebondissements. Réalisé par Bachir Sellami, ce feuilleton, produit par Ciné Rêve, a réuni une pléiade de jeunes artistes jusque là méconnus et leur a fait partager la vedette avec de grands noms. Ce parfait équilibre ainsi que l'aspect technique très réussi a fait le succès de cette série qui a tenu les Algériens en haleine jusqu'au soir de l'Aïd où a été diffusé le dernier épisode. Même si on est loin de produire des chefs-d'œuvre pour le compte de la télévision, on devrait quand même songer a faire preuve de plus de créativité et d'innovation pour surprendre le spectateur qui, armé de sa télécommande, n'hésitera pas à zapper. Par ailleurs, on relèvera que dès que le mois sacré de Ramadhan a prit fin, toutes les chaînes TV semblent être en vacances. Rediffusion d'anciennes séries, des émissions bâclées, le spectateur ressentant vite que les grilles des programmes sont en effet vides et que la prétendue concurrence entre les différentes chaînes n'a eu lieu que durant le mois de Ramadhan. Pour le reste de l'année, il reste à attendre.