La rentrée scolaire déjà entamée et, avec elle, quelques déficits ressurgissent. Conditions déplorables dans de nombreux établissements scolaires, surcharge des classes, grèves, insuffisance ou absence de transport pour les écoliers vivant dans des localités lointaines et isolées. Ils sont nombreux qui, faute de transport, parcourent à pied plusieurs kilomètres pour rejoindre leur établissement. Certains d'entre eux font même de l'auto-stop, à leurs risques et péril. Ils sont des milliers d'élèves, habitant dans les villages et les localités des communes isolés, à souffrir de ce problème. Si dans les grandes villes les établissements scolaires, surtout les écoles primaires, se situent dans les alentours du domicile familial, c'est loin d'être le cas dans le pays profond et dans les zones isolées. C'est le calvaire pour ces élèves, sans compter les risques qu'ils encourent sur le double plan sanitaire et sécuritaire. Faire le trajet quotidien vers l'école est un véritable parcours du combattant pour ces enfants chargés de lourds cartables sur le dos, notamment durant la saison hivernale. Pour cette raison, certains parents finissent par décider d'interrompre la scolarisation de leurs enfants, surtout les filles. Pour cette nouvelle année scolaire, le ministre de l'Education nationale, Abdellatif Baba Ahmed, a indiqué lors d'une réunion avec les directeurs des établissements scolaires, tenue dernièrement au niveau du lycée de mathématiques de Kouba, que des efforts et des solutions sont déjà mises en place dans le domaine du transport scolaire, qui doivent débuter dès la deuxième semaine de la rentrée. Il a aussi affirmé que 4 000 bus scolaires c'est insuffisant pour servir 25 000 établissements. Le manque est flagrant et considérable, et les seules victimes restent les écoliers qui se retrouvent livrés à eux-mêmes et qui doivent se débrouiller jour après jour pour rejoindre leur classe et suivre leurs études comme ils peuvent. On peut aisément imaginer l'état dans lequel arrivera l'enfant en classe après avoir marché des kilomètres parfois dans un froid glacial. Se concentrer sur ses études dans ces conditions est très difficile, il n'est pas étonnant alors que certains préfèrent abandonner plutôt que d'être confrontés au problème de transport au fil des jours, des mois et des années. De leur côté, les parents d'élèves ne cessent d'interpeller les autorités à ce sujet, le risque que courent leurs enfants pour aller à l'école est très sérieux, sachant que des enfants peuvent être agressés ou kidnappés par des automobilistes malveillants. Mais les autorités se font toujours attendre quant à l'adoption d'une stratégie afin de doter les localités isolées de bus suffisants pour le transport des écoliers. Les autorités locales ainsi que les responsables du secteur du transport et ceux de l'éducation nationale sont appelés à unir tous leurs efforts pour mettre en œuvre les moyens et conditions nécessaires afin de garantir la disponibilité du transport aux élèves, ce qui permettra à ces derniers de se concentrer uniquement sur leurs cours. Une stratégie à moyen et long terme doit être mise en place pour faire face à ce déficit et assurer une scolarité décente aux écoliers. A. K.