Le parti conservateur de la chancelière Angela Merkel obtient son score le plus élevé depuis son arrivée au pouvoir en 2005 et creuse l'écart avec l'opposition, dans un sondage paru mercredi, à dix jours d'un scrutin régional clé. L'Union chrétienne (CDU/CSU) grappille un point à 42% d'intentions de vote et distance désormais de 17 points le SPD (25%), tombé au plus bas depuis avril 2002, selon cette étude de l'institut de sondage Forsa réalisée pour l'hebdomadaire Stern. Depuis le début de l'année, il s'agit de la troisième enquête qui place la CDU à 40% ou au-dessus, avec une avance de 12 à 17 points sur le SPD. Les prochaines élections législatives allemandes sont prévues le 22 septembre, mais les différents partis politiques doivent affronter un scrutin régional le 20 janvier en Basse-Saxe qui doit servir de rampe de lancement pour leur campagne fédérale. Les sociaux démocrates sont plombés par le début de campagne raté de leur candidat Peer Steinbrück, empêtré dans des polémiques sur ses conférences grassement rémunérées auprès de grandes entreprises. Les électeurs de gauche ont également mal accueilli des propos de M. Steinbrück qui estimait récemment dans une interview que le poste de chancelier allemand n'était pas assez rétribué, selon Manfred Güllner, responsable de l'institut de sondage Forsa. Ce dernier sondage comporte pourtant une mauvaise nouvelle pour Angela Merkel. Son allié libéral (FDP) au sein de la coalition gouvernementale est au plus bas, à 2% d'intention de vote (-2), loin de la barre des 5% nécessaires pour obtenir des sièges à la chambre basse du Parlement allemand, le Bundestag. La CDU progresse au détriment du FDP, a estimé M. Güllner. Près de la moitié des personnes qui ont voté FDP en 2009 (14,6%) voteraient pour les conservateurs si les élections se tenaient dimanche prochain, a-t-il ajouté. Les Verts, avec 15% (+2), et le parti de gauche radicale Die Linke avec 9% (+1) profitent des déboires du SPD pour se renforcer. Depuis qu'il s'est choisi un candidat, le SPD baisse, alors qu'en 1998, la désignation de Gerhard Schröder, dernier chancelier SPD, avait au contraire fait progresser le parti dans les intentions de vote, a également souligné M. Güllner. Le sondage a été effectué entre le 2 et le 4 janvier, auprès de 1.503 personnes représentatives de l'électorat allemand.