De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche La fête de l'Aïd El Kebir ou celle de l'Aïd Esseghir ne sont pas célébrées dans une même joie par l'ensemble des couches de la société. Pour certaines familles, les moments de la fête sont un vrai bonheur. Pour d'autres, seules les aides de l'Etat en collaboration avec les associations caritatives telles que le Croissant-Rouge, et autres organismes de bienfaisance, leur permettent de goûter un peu de joie. Il se trouve cependant des familles qui vivent l'événement dans une totale tristesse. Ainsi, chaque année, la société et les pouvoirs publics se trouvent sollicités par des situations déplorables, à l'occasion des événements sociaux (Ramadhan, fêtes de l'Aïd, prise en charge des SDF…), durant lesquels plusieurs familles arrivent difficilement à faire face, à cause de leur pauvreté, de leur maladie ou de leur statut social. C'est le cas des personnes âgées, qui, pour des raisons injustifiables et inhumaines, sont abandonnées par leur progéniture. D'autres personnes dans des situations plus désespérées sont livrées à elles-mêmes. On les voit dans les rues et quartiers de la ville, à la recherche de quoi se nourrir ou d'un coin chaud pour passer la nuit, enroulées dans une couverture, sous le préau d'un immeuble et les regards indifférents des passants. Leur situation est d'autant alarmante du fait de l'absence d'association activant dans la prise en charge des SDF, car, sur le terrain, en dehors de l'aide reçue des pouvoirs publics ou d'âmes charitables, il n'y a aucune structure pour s'occuper d'eux. Au niveau du chef-lieu de la wilaya, il existe un centre pour la protection des personnes âgées qui compte actuellement près de 43 pensionnaires auxquels s'ajoutent les SDF qui sont admis dans cette structure, notamment durant la période hivernale, après avoir été recueillis ou secourus par la Protection civile. Les responsables et le personnel de ce centre tentent chaque jour d'offrir aux pensionnaires la tendresse et la chaleur familiales dont ils ont été privés depuis des années. Pour ce faire, le foyer veille à ancrer le rituel de l'Aïd et à assurer une joie aux pensionnaires avec les contributions des donateurs et de l'administration. A chaque occasion, ces derniers ont droit à des chaussures, habits neufs et autres cadeaux qui leur sont distribués par les responsables de la DAS. Pour la fête de l'Aïd de cette année, la DAS, en collaboration avec la direction des affaires religieuses, a décidé d'offrir des moutons pour ces pensionnaires. Par ailleurs, nous avons appris que, depuis le début du mois, une vaste opération a été menée par les services communaux, avec la participation des services de la DAS , de la Protection civile, de la police et du Croissant-Rouge pour recueillir les SDF. L'action sociale est donc un champ occupé presque exclusivement par les organismes étatiques, alors que, sous d'autres cieux, l'action citoyenne est plus marquante à travers les associations. Pour certains responsables de l'administration, il n'y a aucune entrave pour que les citoyens activent dans le cadre des associations caritatives. Mais, malgré les encouragements des autorités, la présence effective du mouvement associatif reste pour le moment contonnée secteur de l'éducation. Certaines associations sont complètement inactives, pour des raisons internes, tels le non-renouvellement des membres de bureaux ou la désertion de la majorité des membres.