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Deux parlementaires charognards
Publié dans La Tribune le 13 - 10 - 2013

Quand l'hôpital se moque de la charité ou comment deux parlementaires français se préparent cyniquement aux municipales de mars prochain sur le dos des derniers naufragés de la mer, ces galériens consentants des temps modernes qui tentaient leur remontée vers le Nord comme d'autres font leur Alya. Lampedusa, petit bout d'Europe au sud de l'Italie, n'avait pas fini de recracher les cadavres des naufragés (plus de trois cents) engloutis huit jours auparavant qu'un nouveau drame emportait vendredi plus d'une trentaine de candidats à l'émigration clandestine, au large de Malte. Si on peut passer sur les détails d'une tragédie devenue récurrente et qui ne suscite d'indignation audible qu'au-delà d'un certain nombre de noyés offerts en pâture aux poissons, il serait par contre malséant d'ignorer les commentaires «commerciaux» d'un sénateur de l'Oise, et la réplique qui ne valait guère mieux, de sa consœur du même département, mais appartenant, elle, au PS, le parti socialiste au pouvoir depuis mai 2012.
Prenant prétexte du naufrage de Lampedusa, le premier a réagi sur son compte Tweeter, hier, soit plus d'une semaine plus tard, en des termes qui ne laissent place à aucune équivoque. Le sénateur, par ailleurs président de la commission des finances de la Chambre haute, dit clairement que «l'afflux des réfugiés africains à Lampedusa et bientôt chez nous me fait regretter la disparition du régime Kadhafi en Libye» ! On remarquera l'ajout préventif «et bientôt chez nous». Il faut savoir que l'Italie, se sentant trahie par ses partenaires européens, délivre des papiers quasiment à tous les «heureux gagnants» de la loterie de la mort. Ceux qui, par miracle, ont réussi leur traversée se voient remettre des récépissés qui leur donnent droit de circuler dans tout l'espace Schengen, y compris donc le territoire français. Monsieur le sénateur aurait-il exprimé le même regret si les pauvres malheureux chassés par la misère et les guerres étaient renvoyés dans leurs pays d'origine et ne venaient pas empester et perturber avec leurs «odeurs et leurs bruits» la tranquillité de ses concitoyens électeurs ?
Le parlementaire aurait certainement gagné en crédibilité et touché par sa compassion si son regret n'avait pas «zappé» celui qu'il servait avec zèle lorsqu'il trônait jusqu'en mai 2012 au Palais de l'Elysée. N'était-ce pas Nicolas Sarkozy qui, après l'avoir «déplumé» pour le financement de sa campagne électorale de 2007, s'était juré d'avoir la tête de Kadhafi ? Si la Libye est ce qu'elle est devenue aujourd'hui, un non-Etat livré à la loi des milices et groupes armés, c'est bien parce que l'ancien Président français et son mentor - philosophe-guerrier, un certain BHL de sinistre et sioniste réputation-, a lancé la France dans une aventure qu'elle était la dernière à regarder et concerner.
Sortant d'un bois de sa région de Picardie, une dame sénatrice de son état, elle aussi, et une des porte-paroles du PS, s'est offusquée le même jour des propos, jugés scandaleux, de son condisciple de la droite. Dans un communiqué, l'élue commence par rappeler que le sénateur de l'UMP est «déjà soutien actif du dictateur syrien Bachar al-Assad [et] manifeste une grande sympathie pour les dictateurs qui massacrent leurs peuples». Belle prévenance de Madame la sénatrice qui évente les fréquentations peu recommandables de son adversaire. Le reproche vient en seconde position et suit : «Là où les humanistes voient d'abord un drame humain, lui ne voit qu'immigration clandestine et invasion.»
Combien de voix leur rapportera, à l'une et l'autre, aux élections municipales de mars prochain cette dégoutante polémique qui se sert d'une tragédie humaine pour partir à la chasse aux voix ? Inutile d'en rajouter. Ou plutôt si, cette certitude : ils continueront à monter vers le Nord, à braver tous les dangers de la mer, et même quand ils ne trouveront plus de rafiots, ils se bricoleront des radeaux de fortune et s'agripperont à des bouées clairsemées de rustines.
A. S.


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