Par Karima Mokrani La grève du Cnapest (Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique) se poursuivra pour une durée indéterminée. Telle est la décision du Conseil national du syndicat, réuni en session extraordinaire, jeudi à Blida. «Le Cnapest décide d'une journée de grève reconductible chaque jour à partir du 20 octobre», indique un communiqué du syndicat, rendu public hier. La décision est motivée par «les résultats médiocres» de la réunion du 12 octobre dernier avec le ministre de tutelle, Abdelatif Baba Ahmed, et ses collaborateurs. Des résultats qui rappellent des engagements passés, consignés dans des PV, gardés par les deux parties sans que cela ne soit suivi en pratique. Le syndicat est d'autant plus indigné qu'aucune échéance n'a été fixée pour mettre en application ces engagements. Par ailleurs, le Cnapest se révolte contre l'entêtement du ministre à ne pas réintégrer à son ancien poste un enseignant membre du conseil national, radié pour ses activités syndicales. Il rapporte qu'en réponse à sa requête concernant cet enseignant radié, le ministre a répondu qu'il ne peut rien faire et que «la grâce relève des prérogatives du président de la République». Autre cause à l'origine de la décision du Cnapest de poursuivre son mouvement contestataire, le recours du ministre, selon le syndicat, à un langage menaçant, accusant les enseignants d'avoir obtenu plus qu'ils ne méritent. Ainsi, après plus d'une semaine de grève, dans un nombre considérable d'établissements du secondaire, suivi timidement par ceux du moyen et du primaire, le syndicat autonome reprend la protestation pour une durée illimitée. Pour le moment, mis à part une aile du Snte (Syndicat national des travailleurs de l'éducation), aucun autre syndicat n'a pris la décision de se joindre au mouvement. Les syndicats de l'éducation dénoncent l'attitude du ministre et les menaces contre les enseignants en grève mais aucun d'eux n'envisage présentement de s'allier à la protestation. Cependant, l'idée n'est pas à écarter. Beaucoup regrettent presque la période de l'ex-ministre, Boubekeur Benbouzid, sans le dire clairement, affirmant que le problème ne réside pas dans la personne du ministre mais plutôt de son entourage. Quoi qu'il en soit, des centaines de milliers d'élèves à travers le pays demeurent pénalisés par ces mouvements de grève à répétition. Le bras de fer est déclaré entre le Cnapest et la tutelle. Les cris de détresse des associations des parents d'élèves ne trouvent pas d'écho favorable auprès des concernés. Pour le syndicat, seul le ministère est responsable de cette situation qui va inéluctablement vers le pourrissement. K. M.