Au moins 16 soldats ont été tués samedi près de Damas dans un attentat suicide à la voiture piégée et des combats entre troupes du régime et rebelles islamistes, qui tentent de conquérir un barrage protégeant un bastion du régime, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). L'attentat, mené par un kamikaze du Front Al-Nosra, un groupe jihadiste affilié à Al-Qaïda, a été suivi par de violents combats à un barrage stratégique entre la localité rebelle de Mléha, et la ville chrétienne et druze de Jaramana, considérée comme un bastion pro-régime, selon l'OSDH. L'agence officielle Sana avait rapporté qu'un attentat mené par des « terroristes » (les rebelles selon la terminologie du régime), avait fait « des morts et des blessés » à l'entrée de Jaramana, du côté de Mléha, sans plus de précision. A la suite de l'attentat, de violents combats ont éclaté entre les deux bords et des obus de mortier tirés du côté rebelle se sont abattus sur Jaramana, d'après des habitants et l'OSDH, qui s'appuie sur un large réseau de militants et sources médicales. Les combats, impliquant des rebelles islamistes, sont les plus violents aux portes de Jaramana, dans la banlieue sud-est de Damas. « Le barrage est quasiment sous le contrôle des rebelles et l'armée de l'air a lancé quatre raids sur la zone pour tenter de les repousser », a expliqué Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH. Selon lui, si les rebelles prennent le contrôle total du barrage, la ville de Jaramana, une des places fortes du régime, serait « exposée ». « Les combats entendus (à l'extérieur de Jaramana) sont d'une intensité inédite », a indiqué à l un habitant de la ville sous couvert de l'anonymat. « On a entendu des armes automatiques, des mortiers, des échanges de tirs, des bombardements, c'est très violent », a-t-il indiqué. Il a également évoqué « une puissante explosion » au moment de l'attentat, au point que « les murs de la maison ont tremblé ». Le 6 août, Jaramana avait été secouée par un attentat à la voiture piégée qui avait tué 18 personnes. La ville a été la cible de plusieurs attentats suicide et de tirs au mortier depuis le début du conflit en Syrie il y a plus de deux ans et demi. La province de Damas est le théâtre de combats acharnés entre régime et rebelles, sans qu'aucun des belligérants ne marque une victoire décisive dans cette région. La capitale est tenue par le régime mais les rebelles mènent une résistance farouche dans les quartiers périphériques et les banlieues.