Clôturée vendredi dernier, la 10e édition du Festival du cinéma africain de Cordoue a dévoilé son palmarès dans lequel l'Algérie a décroché un prix, le Griot du meilleur court métrage pour Les jours d'avant de Karim Moussaoui. L'œuvre qui a déjà obtenu, en septembre dernier, le Wihr d'or au Festival du film arabe d'Oran, est un film qui «plonge dans la mémoire sans concession ni complaisance, tout en restaurant par les moyens du cinéma la complexité nécessaire à la compréhension du présent», indique le jury du festival. Concernant les autres prix, le Griot du meilleur long métrage de fiction est revenu au marocain Hichem Lasri pour C'est eux les chiens. Le film a été distingué pour «sa façon d'étonner en permanence le spectateur, de l'amener sur des terrains inconnus, tout en prenant à bras le corps à la fois le poids de l'histoire du pays et les mouvements récents de la société, les corruptions et les déviations médiatiques», indique le communiqué des organisateurs. Quant au prix du meilleur long métrage documentaire, il a été attribué à la franco-sénégalaise Mati Diop pour Mille soleils. Dans son documentaire, Mati Diop, qui est la nièce du grand réalisateur sénégalais Djibril Diop Mambéty, suit les pas des personnages principaux de l'un des films de Mambéty, Touki Bouki, tourné en 1972 et qui a aussi été projeté à l'occasion du Fcat de Cordoue. Selon le jury, «il s'agit d'un film novateur qui conjugue, avec une grande finesse, héritage et modernité du regard; le film transmet avec une magnifique originalité combien le lien avec le passé peut ouvrir des voies nouvelles dans le présent et combien sa réflexion peut donner l'énergie de l'avenir», déclare le jury. Par ailleurs, deux autres prix ont été remis lors de cette cérémonie de clôture. Le prix du public est revenu au road-movie de fiction Malagasy Mankany de Haminiaina Ratovoarivony. En plus d'être le premier long métrage du réalisateur, ce film est aussi le premier intégralement tourné à Madagascar. Tourné avec des moyens très limités, Malagasy Mankany raconte l'histoire de Jim, qui fait le tour de l'île accompagné par ses amis Bob et Dylan à la recherche de son père. La deuxième distinction est le prix honorifique Cordoba ciudad solidaria (Cordoue ville solidaire), qui est remis au meilleur film portant sur les droits humains parmi la sélection officielle, et il a été attribué au film camerounais Le Président de Jean-Pierre Bekolo. S'agissant du jury de cette édition, il a été présidé par Olivier Barlet, auteur, critique spécialisé dans les cinématographies d'Afrique et directeur d'Africultures et de Sud Planète. A ses côtés, il y avait Beatriz Leal, qui travaille en tant que collaboratrice du Festival de cinéma africain de New York, et Alfonso Crespo, une référence dans le monde de la critique de cinéma en Espagne. Rappelons que les 27 films qui ont concouru pour les Griots ont été catégorisés dans trois sections officielles : «Le rêve africain» (longs métrages de fiction), «De l'autre côté du détroit» (longs métrages documentaires) et «l'Afrique en court» (courts métrages documentaires et de fiction). Avec dix ans d'existence, le Festival du cinéma africain de Cordoue, qui s'est déroulé du 11 au 19 octobre, a vu cette année la participation de 70 films représentants 32 pays. En plus des projections, il a abrité des rencontres professionnelles, une exposition de photographies et des activités parallèles pour tous les publics. Pour ceux qui désirent découvrir le court métrage algérien primé Les jours d'avant, il sera à l'affiche de la filmothèque Zinet de Riad El Feth et cela les 25 et 26 novembre à 19h. W. S. M.