Photo : Zoheïr Par Ali Boukhlef C'est sous le double signe de la prudence et de la continuité que le gouvernement entend poursuivre son action pour les quelques mois qui restent avant l'élection présidentielle de 2009. Et en matière économique, Ahmed Ouyahia viendra demain devant les députés, à l'occasion de la présentation du plan d'action de son gouvernement, avec un bilan chiffré assorti de projections pour le moins ambitieuses. Ainsi, le Premier ministre, selon le document remis aux députés, maintient les objectifs assignés au plan quinquennal de relance économique ainsi qu'aux chiffres adoptés lors de l'élaboration de la loi de finances 2009. Le document rappelle ainsi que les équilibres macroéconomiques ont été stabilisés. L'inflation, maîtrisée à 3,5% jusqu'à 2007, est remontée à 4% pour l'exercice en cours. Mais le gouvernement entend la ramener à son niveau initial (3,5%) pour l'année 2009, malgré les effets de la crise financière mondiale. De même que la communication que présentera Ouyahia parle de 130 milliards de dollars de réserves de changes et, surtout, d'un taux de croissance hors hydrocarbures estimé à hauteur de 6% pour l'année en cours et au même taux pour l'an 2009. Si Ouyahia fait référence, à plusieurs reprises dans le texte, à «la prudence» et à «la maîtrise» des budgets, il a néanmoins laissé entendre que l'effort d'investissement de l'Etat va se poursuivre, notamment en ce qui concerne la réalisation d'infrastructures de base. Il a même mentionné la possibilité de recourir à un nouveau plan quinquennal pour l'année en cours, malgré l'approche de l'élection présidentielle. Cet acte est justifié, selon la même source, par la nécessité de «combler le retard» accusé durant les années 1990 et bien avant. Mieux que cela, le document du gouvernement précise que la chute des prix du pétrole ne changera rien aux intentions du président de la République. Preuve en est, poursuit Ouyahia, que le premier plan quinquennal, élaboré en 2001, est appuyé sur un prix de référence de 30 dollars le baril, alors que celui de 2004 est basé sur un baril à 40 dollars. Toujours au stade des chiffres, Ahmed Ouyahia avance que le montant des investissements globaux effectués depuis 2004 est de l'ordre de 123 milliards de dollars, dont 82 relèvent de l'investissement étatique. Le reste a porté sur 23 milliards de dollars pour le privé national et 18 milliards pour le privé étranger. Par secteur, le document du gouvernement annonce que l'Etat continuera à soutenir l'activité agricole, à travers notamment les exonérations fiscales apportées à des produits comme l'aliment de bétail et les semences. Il en sera de même pour le soutien à l'investissement puisque l'Etat poursuivra son soutien aux entrepreneurs pour la création de plus d'emplois. Dans le secteur du logement, le texte que présentera Ouyahia indique que d'ici la fin 2009, 1,1 million d'unités seront totalement livrées. Cela même s'il reconnaît, en des termes sibyllins, que certains projets connaîtront des retards.