De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche La création du centre universitaire de Bouira remonte à moins d'une dizaine d'années, après maintes démarches effectuées par les parents d'élèves du secondaire, des enseignants universitaires et des personnalités locales, connus dans les milieux associatifs, auprès des autorités. Même si le projet de construction d'une université à Bouira était resté durant des lustres sur maquette, dans les bureaux de la direction de l'urbanisme, les démarches de ces derniers ont pu aboutir à l'implantation d'une annexe dépendant de l'université de Boumerdès. A l'origine, l'objectif primordial étant de doter la wilaya de Bouira d'un centre universitaire afin d'éviter le déplacement des nouveaux étudiants vers les autres wilayas, où les moyens pédagogiques et l'hébergement étaient inadéquats pour accueillir un grand nombre d'étudiants. Sur un autre plan, ces initiateurs voulaient implanter un lieu de savoir et de science au niveau de Bouira, qui a été érigée au rang de wilaya depuis 1975, afin de la sortir du sous-développement et de l'inculture, mais, en même temps, nul ne croyait qu'un jour on y parlerait de violence. Nombreux sont ceux qui ont déploré que des régions classées wilayas à l'issue du découpage de 1986 aient pu devenir des villes universitaires, alors que Bouira est toujours restée au stade de région démunie. En effet, depuis le début de l'année 2000 l'annexe universitaire a été lancée au niveau de Bouira avec, pour la première année, des moyens dérisoires et un nombre d'étudiants limité à moins de 600, avec deux filières d'études, les sciences juridique et les lettres arabes. Pour la rentrée en cours, il y a près de 5 000 étudiants qui ont rejoint ce centre pour l'obtention d'un diplôme universitaire, auxquels s'ajoutent les 2 900 nouveaux inscrits, pour l'année universitaire 2008/20009, ce qui a obligé les autorités locales à déployer des efforts pour réunir les conditions nécessaires et l'encadrement exigés par les quatre filières existant actuellement. Mais en dépit de ces efforts, des carences sont enregistrées par les étudiants, que ce soit au niveau de la cité universitaire ou au niveau du centre. Aussi réclament-ils une meilleure prise en charge en matière de transport pour ceux qui résident dans les communes limitrophes au chef-lieu de wilaya. Ce problème a poussé les étudiants à déclencher des grèves et des marches de protestation au niveau du campus pour dénoncer la passivité des responsables des différentes structures de ce centre. Cependant, interrogés sur la violence, les harcèlements et les agressions au niveau de la structure universitaire, des responsables ont affirmé que les activités pédagogiques se déroulent dans des conditions normales. Ils déplorent toutefois le recours précipité aux arrêts de cours qui perturbent le travail des étudiants et des professeurs. Toutefois, des étudiants que nous avons rencontrés diront que la dégradation des conditions socio-pédagogiques et l'environnement immédiat influent négativement sur le comportement de certains étudiants. Pour y remédier, ils proposent que les responsables s'ouvrent davantage en direction des étudiants pour faciliter le dialogue et la concertation, dans le but de prévenir des situations et des problèmes pouvant engendrer des affrontements ou des actes de violence. Par ailleurs, si les autorités tentent de préserver le principe des franchises universitaires, les organisations estudiantines essayent de ne pas dépasser le seuil du tolérable dans leurs activités. D'autres observateurs pensent pour le moment que les responsables peuvent maîtriser les problèmes posés par les étudiants, car leur nombre est encore inférieur à celui enregistré dans les autres régions.