Hibernation, hésitation ou archaïsme. La classe politique nationale (ou ce qu'il en reste) n'arrive toujours pas à démarrer le moteur pour préparer l'élection présidentielle, alors qu'il ne reste plus que 100 jours avant le jour J. Et il n'est pas besoin de rappeler que 100 jours ne représentent pas grand-chose, sinon rien du tout, dans la vie d'une nation. Cela peut suffire à peine à développer quelques discours de circonstance, pas pour préparer une élection aussi importante que la présidentielle, dont l'évocation, à elle seule, suffit pour signifier l'importance et le rôle déterminants qu'elle joue dans la construction et la pérennité d'un Etat. Il se trouve qu'à l'approche de l'élection présidentielle, aucune activité particulière n'est enregistrée, en dehors des sorties de certains leaders de parti, à l'image de Abdelaziz Belkhadem et de Louisa Hanoune, deux personnalités omniprésentes même en dehors des périodes électorales. L'on se souvient que, lors de l'élection présidentielle de 2004, les cloches avaient commencé à sonner presque une année auparavant, même si, comme dit l'adage, comparaison n'est pas raison. C'est le cas aussi lors d'autres échéances électorales. Bien sûr que les circonstances ne sont pas les mêmes. Mais une élection présidentielle ne mérite pas un aussi grand désintérêt et une démission quasi frénétique de la classe politique, notamment des partis qui se classent dans l'opposition. A leur décharge, il faut dire que ces partis n'ont pas suffisamment de moyens de communication ni d'espaces de rassemblement qu'il faut. Mais ce n'est pas tout, non plus. Si cela doit avoir un sens, c'est sans doute celui de l'échec. L'échec d'abord de plusieurs années d'ouverture politique, mais c'est surtout l'échec d'une grande partie de la classe politique qui, au bout de 20 ans de pratique, n'a réussi ni à faire sa mue ni à s'adapter aux nouvelles manières de faire de la politique. Preuve en est que, depuis le début des années 1990, on n'a droit qu'aux mêmes visages. C'est, en somme, une forme d'archaïsme qui ne permet ni aux politiques ni encore moins au pays d'avancer. Et c'est probablement là l'une des principales raisons du fort taux d'abstention enregistré lors des dernières élections législatives de mai 2007. C'est encore une fois cette abstention que beaucoup craignent pour la présidentielle. Et au rythme où vont les choses, il est fort probable que ce soit le cas. Quant à la politique -au sens le plus large du terme- elle peut encore attendre. Et pour longtemps encore !! A. B.