De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar L'effondrement de la plate-forme de l'immeuble Jules Ferry, il y a quelques jours, n'a pas encore fini de tourmenter les esprits à Oran. En effet, les habitants de l'immeuble en question ne décolèrent pas, estimant qu'«il y a impunité dans cette grave affaire qui entache la crédibilité des pouvoirs publics». «Pourquoi est-ce que personne n'a réagi face à ce scandale ?» s'interroge-t-on. Un des aspects qui bouleversent les habitants, c'est la situation de leurs voisins, une famille de sept membres, dont cinq enfants, privée de sa maison. Il s'agit d'une maison de conciergerie dans laquelle elle habitait au moment de l'effondrement. Ecœurée par l'indifférence dont font preuve les responsables locaux à son égard, cette famille a décidé d'ériger une tente sur les lieux. Ainsi, du jour au lendemain elle se retrouve dans le froid glacial de cette fin d'année sans aide ni assistance. Mis à part les services de l'APC qui ont accepté le dossier de cette famille, aucune mesure palpable n'a été prise. «Nous n'avons reçu la visite d'aucun responsable de la wilaya. On nous a dit qu'ils étaient occupés avec les préparatifs de la réunion de l'OPEP. Mais ce n'est pas vrai et ça ne tient pas la route. On trouve du temps pour aller prendre des dégustations au Sheraton, mais pas pour venir au chevet des sinistrés», s'insurgent les habitants de la cité Jules Ferry qui en veulent beaucoup au concessionnaire à l'origine de cette catastrophe. «C'est évident. Ça coule de source, qui va déranger cet homme influent et lui demander des comptes ? Il faudrait être plus fort que lui et plus puissant», déclarent des jeunes qui n'en peuvent plus de voir «la ségrégation et l'injustice régner de manière systématique». On croit savoir que le concessionnaire en question a fait un premier geste envers cette famille en proposant de reconstruire la plate-forme. Mais dans combien de temps ? La responsabilité civile de ce concessionnaire est avérée. Pour rappel, il s'agit d'une dalle de plus de 600 m⊃2; d'une épaisseur de plus de 30 centimètres érigée dans la cour de l'immeuble. Ce concessionnaire a-t-il obtenu un permis de construire pour entreprendre ces changements lourds sur la structure de l'immeuble ? Le cas échéant, qui le lui a accordé ? Telles sont les questions que se pose la population.