Les commissions des affaires étrangères et des affaires juridiques, des libertés ont organisé, hier conjointement, une journée d'étude sur le Nepad et les droits de l'Homme. La chambre basse du Parlement a voulu commémorer à sa manière le 60ème anniversaire de la proclamation de la Déclaration des droits de l'Homme en optant pour un sujet comme le Nepad. Les participants, dans leur majorité étrangers à l'enceinte parlementaire, les députés ayant boudé la rencontre, ont mis en évidence le rôle de l'Algérie dans la création du Nepad et l'initiative qu'elle a prise à travers la mise en place du mécanisme de l'évaluation par les pairs. Les conflits, les guerres ethniques, l'enrôlement des enfants soldats ont été les thèmes soulevés par beaucoup d'intervenants. Me Rezzag Bara, ancien membre de la Ligue algérienne des droits de l'Homme, ex-président de l'Observatoire des droits de l'Homme et l'actuel conseiller du président de la République, a souligné pour sa part que le Nepad, né en l'an 2000, était une sorte d'éveil pour l'Afrique, parce qu'il fallait que ce continent sorte de la position de bouddha qu'il s'était imposée dans l'attente d'une perpétuelle aide des autres. Il rappellera que ni le G20 ni le FMI n'ont accepté que l'on siège dans leurs institutions jusqu'à ce que l'Afrique s'organise. Cette forme d'organisation qu'est l'Union africaine a d'ailleurs contribué à résoudre de nombreux conflits, à l'image de ceux survenus en Angola, en Côte d'Ivoire, au Liberia et en Sierra Leone. Cependant, le rôle de l'UA ne s'arrête pas là. Le développement reste le grand défi à relever. Les 2/3 des populations du continent vivent en dessous du seuil de pauvreté. Une pauvreté qui trouve son origine d'abord dans les méfaits de la colonisation. L'ex-président de l'Observatoire des droits de l'Homme a mis en évidence également les convoitises dont fait l'objet l'Afrique de par les richesses et les ressources qu'elle recèle. Les conflits au Soudan, au Niger, entre autres, ne sont pas nés du néant, dès lors que ces deux pays sont riches en pétrole par exemple. Le même intervenant a également loué les mérites de l'UA qui a mis en place plusieurs mécanismes, dont celui de l'évaluation par les pairs mais aussi un tribunal pour en finir avec l'impunité, cela non sans donner l'exemple de Hissan Habré, ex-président tchadien en exil dans la capitale sénégalaise depuis 1991. Il sera poursuivi par la justice sénégalaise pour crime contre l'humanité, crimes de guerre et actes de torture. L'intervenant clôturera son intervention en disant : «Il n'y a pas de développement sans liberté et il n'y a pas de liberté sans droits de l'Homme.» F. A.