La Fédération internationale des journalistes (FIJ) proteste contre la peine de trois mois de prison ferme infligée par le tribunal correctionnel près la cour d'Alger contre deux journalistes dans une affaire de diffamation. La FIJ considère que cette condamnation est de nature à porter atteinte à la fondation même de la liberté de la presse en Algérie. “Ce jugement n'apprécie pas le rôle primordial de la presse dans la prévention contre la fraude et l'escroquerie”, a déclaré Aidan White, secrétaire général de la FIJ, en faisant remarquer que les deux journalistes étaient poursuivis pour avoir exposé les pratiques des soi-disant guérisseurs qui s'en prennent aux plus vulnérables dans la société. “Sanctionner les médias alors qu'ils cherchent à exposer les charlatans et escrocs constitue une menace pour le socle de la liberté de la presse dans une société démocratique.” L'affaire concernait un reportage publié en 2004 dans le journal El Watan sur un soi-disant guérisseur exerçant à Alger, la capitale algérienne. Ce dernier a par la suite intenté un procès en diffamation contre Omar Belhouchet et Salima Tlemçani, respectivement directeur et journaliste du quotidien algérien. Le reportage avait révélé les activités des guérisseurs présumés qui prétendent pratiquer la médecine alors qu'ils ne possèdent aucune qualification pour exercer ce métier. Pour corroborer son reportage, Salima Tlemçani s'était rendue au cabinet du guérisseur d'Alger en se faisant passer pour une malade. Le tribunal a également condamné Omar Belhouchet et Salima Tlemçani à une amende de 50 000 dinars chacun.