«L'opep du gaz» pourrait siéger à «Saint-Pétersbourg». Le propos est du vice-premier ministre russe, Igor Setchine, cité par Ria Novosti, l'agence d'information russe, en marge de la réunion du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG). Setchine a ajouté qu'on examine «Téhéran» et «Doha» pour abriter le siège de l'organisation et que nous avons proposé «Saint-Pétersbourg». C'est, selon lui, la «meilleure proposition» que nous pourrions faire. Mais la décision dépend de tous, a-t-il précisé. Prise dans un contexte particulier, marqué par un effondrement des marchés pétroliers, la déclaration de Setchine se prêtait à une annonce de création d'une «opep» du gaz. Finalement, il n'en est rien. Du moins pour l'instant. Les participants au Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG), dont les travaux ont commencé lundi dernier à Moscou, se sont toutefois entendus sur une recommandation : faire du FPEG un format plus organisé, plus adapté. Le patron du géant russe gazier Gazprom et le ministre vénézuélien de l'Energie présents à ce rendez-vous ont assuré que les pays producteurs de gaz cherchent à «s'organiser» et «non à créer un cartel pour fixer les prix». Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, était également de la réunion. Dans une intervention qu'il a faite à cette occasion, il a rappelé que le FPEG n'avait «ni statut», «ni secrétariat», «ni budget». Chakib Khelil s'est dit «convaincu» que cette lacune sera «comblée» par les statuts proposés par le comité ad hoc qui avait été chargé à Doha, au Qatar, en 2007 de réfléchir sur les améliorations à apporter à l'organisation et aux modes de fonctionnement du forum. Cette étape nouvelle de l'évolution de notre organisation «est nécessaire» et la démarche qui nous est proposée est «la plus appropriée», a-t-il soutenu. Il a, cependant, rappelé que l'un des objectifs essentiels à l'origine de l'existence du forum est «l'identification et la concrétisation des voies et moyens» permettant de «promouvoir» la coopération entre les pays membres du forum. Cette coopération, a-t-il dit, sera de plus en plus nécessaire pour assurer un développement «harmonieux de notre industrie». Selon lui, elle permettra, d'une part, d'éviter les «déséquilibres offre-demande» sur les marchés pendant des périodes plus ou moins longues et, d'autre part, de «faire face à des développements et/ou des initiatives imprévus» de ces mêmes marchés ou de leurs cadres institutionnels. Pour Chakib Khelil, cela devrait permettre de «garantir la meilleure» valorisation possible des exportations gazières sur la base de conditions équitables assurant les intérêts de toutes les parties. Devant la «dynamique» des marchés énergétiques, le FPEG doit être en mesure de mettre en place les outils qui «permettront une véritable coordination» des anticipations afin de ne pas seulement réagir aux événements ou aux décisions unilatérales prises par les autres, a-t-il expliqué. C'est, a-t-il affirmé, à la lumière de cette nécessité que l'Algérie a très tôt préconisé le développement d'un «modèle global gazier», soulignant que celui-ci «est plus que jamais d'actualité». Le patron de la compagnie pétro-gazière publique libyenne, Choukri Ghanem, s'est exprimé aussi sur le sujet. Repris par Ria Novosti, il a estimé que la création d'une organisation des pays exportateurs de gaz permettra de «réduire» la volatilité des prix. Et d'ajouter que nous nous sommes engagés à créer un marché équilibré avec des prix moins volatils. Ghanem a également noté que la création d'une organisation des pays exportateurs de gaz pourrait permettre de «réduire la concurrence» entre producteurs grâce aux échanges d'informations sur le marché. Le représentant libyen a, par ailleurs, reconnu que la chute spectaculaire des prix du pétrole avait sérieusement affecté ceux du gaz. Au cours des cinq à six derniers mois, le prix du pétrole a atteint un niveau que nous ne pouvions imaginer, a-t-il dit. Le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, dans un discours très prononcé qu'il a fait lors de cette rencontre, a estimé que «l'ère du gaz bon marché touchait à sa fin». Y. S.