De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche La direction de la culture de Bouira a organisé dimanche dernier, au niveau de la maison de culture Ali Zamoum, une journée d'étude sur la restauration du patrimoine archéologique existant dans les localités de Bouira et de Sour El Ghozlane, avec la participation des bureaux d'études Glob et Atrium d'Alger ainsi que le BET Mahdad de Béjaïa chargés des études pour la restauration des sites archéologiques des portes et la muraille de Sour El Ghozlane, le fort turc de Bouira et le mausolée de Ouled Slama dans la localité d'El Hakimia. Cette rencontre, qui coïncide avec la clôture du mois du patrimoine et qui s'est tenue en présence du wali, avait pour objectif, d'après le responsable du secteur, de permettre aux citoyens et aux responsables locaux d'être au même niveau d'information concernant l'état d'avancement des études effectuées par ces bureaux. Pour ce faire, les organismes chargés de la gestion du foncier, les 45 maires des différentes communes et les chefs des daïras furent conviés à y assister. Cependant, la majorité des personnes invitées ont boudé la rencontre, l'association «Histoire et archéologie» de la wilaya s'est limitée à une faible représentation, alors qu'il n'y avait aucun représentant de la localité de Sour El Ghozlane, ville qui est pourtant concernée. Constatant que la salle de conférences ne contenait qu'un tiers de sa capacité, les conférenciers, auxquels se joindra le wali, ne manqueront pas de déplorer ces défections de responsables et d'associations qui se disent défenseurs de la culture. Ils se désoleront que cette journée d'étude s'achève en l'absence de débats à la suite des travaux présentés par les spécialistes des trois bureaux d'études. En effet, ces derniers avaient effectué un travail colossal, au sujet de l'état actuel des différents sites, une étude historique approfondie, une analyse de terrain sur les dégradations causées par les facteurs naturels et humains sur les ruines et vestiges archéologiques, ainsi que les propositions établies sur les procédés à effectuer dans l'opération de restauration de ces sites. A titre d'exemple,Mme Messikh représentante du BET Atrium a indiqué avoir consulté en France toute les archives datant de l'époque coloniale, afin de retracer le passé des différentes structures. En tout état de cause, après des années d'abandon et de laisser-aller, les autorités semblent déterminées à faire revivre ce patrimoine archéologique qui témoigne du passé ancestral de la région. Dans ce cadre, le responsable de la wilaya a ajouté qu'il y a près de 20 sites qui ont été identifiés pour leur classement sur la liste du patrimoine national. Cinq sites sont déjà classés. Par ailleurs, pour renforcer les mesures de protection et la sauvegarde du patrimoine matériel et immatériel, le wali a précisé qu'à l'avenir, la direction de la culture aura un droit de regard sur les constructions futures qui pourront être réalisées près des sites patrimoniaux, en émettant son avis avant la délivrance de permis de construire. Le responsable de la wilaya a invité également les secteurs de la jeunesse, de la culture et du tourisme, ainsi que le mouvement associatif à redéployer leurs efforts et à travailler à la sensibilisation et la responsabilisation des citoyens quant à la protection du patrimoine. Par la même occasion, le premier responsable de la wilaya mettra l'accent sur la nécessité du lancement d'une formation de guides touristiques sur les sites archéologiques.