Les traitements des hépatites virales, B et C, ont été jeudi au cœur d'un séminaire organisé à l'hôtel Sheraton par les laboratoires Roche, en présence de spécialistes venus des quatre coins du pays. Au cours de cette rencontre scientifique, les résultats de trois études présentées lors du congrès AASLD (Américain Association fort the Stydy of Leaver Diseases) de San Francisco ont été dévoilés. Elles montrent que la prolongation de la période de traitement avec Pegasys jusqu'à 72 semaines permet d'offrir une nouvelle option de traitement aux patients touchés d'hépatite C difficile à traiter qui ont subi une rechute ou qui ont répondu lentement au traitement. Ainsi, selon ces études, «les taux de guérison enregistrés par certains groupes de patients atteints d'hépatite C difficiles à traiter peuvent être améliorés de façon considérable si la période de traitement par Pegasys (péginterféron alfa-2a et Copegus Ribavirine) est prolongée jusqu'à 72 semaines», est-il indiqué. Plus de 200 médecins et spécialistes, venus de différentes régions du pays, ont pris part à cette journée qui leur permet d'être au fait des dernières nouveautés en matière de prise en charge et de traitement de l'hépatite virale. Une pathologie qui fait ravage et qui mériterait une plus grande attention, notamment sur le plan de l'amélioration de l'hygiène hospitalière, ont longuement estimé les spécialistes. Le professeur Nabil Debzi, spécialiste en hépatologie au CHU Mustapha Bacha, a d'ailleurs attiré l'attention sur la nécessité d'équiper les services d'hépato- gastro-entérologie du secteur public d'appareils d'endoscopie. Il a relevé que ces services ne disposent que d'un seul appareil pour examiner une quarantaine de patients par jour, ce qui pose le problème de la stérilisation et de l'hygiène et expose les malades à de nombreuses affections. Ce spécialiste insistera énormément sur le volet prévention, seul moyen efficace de lutter contre la propagation de ces épidémies qui peuvent s'avérer mortelles. Il rappellera que l'absence d'hygiène est un facteur favorisant la prolifération de l'hépatite virale, ce qui l'amènera à inciter les chirurgiens-dentistes à utiliser des autoclaves pour la stérilisation de leurs équipements médicaux. Abondant dans le même sens, la vice-présidente de SOS Hépatites Algérie, Mme Zahi Beka Boukert, appellera à renforcer et à former le personnel d'hygiène dans les hôpitaux publics. Elle met en exergue la mauvaise répartition des tâches du personnel de l'hygiène à travers les différents services. Pour rappel, selon une récente étude réalisée sur l'hygiène hospitalière, les femmes de ménage des hôpitaux sont responsables de 90% des infections nosocomiales en Algérie. Il y a lieu de noter que l'Etat a débloqué une enveloppe financière de 3,5 milliards de dinars au titre du programme national de prévention de l'hépatite virale, mais elle demeure insuffisante. Le danger des hépatites virales est bien réel. Ce sont des maladies silencieuses qui peuvent évoluer vers une cirrhose, un cancer du foie ou une insuffisance hépatique.D'où l'urgence d'améliorer l'hygiène hospitalière et de miser sur un véritable programme de prévention. A. B.