Que faut-il montrer d'autre à la communauté internationale, notamment à Washington, pour qu'elle comprenne enfin qui est l'agresseur, qui est l'agressé ? Après le Liban en 2006 et Guernica de Qana, c'est au tour de Ghaza, la martyre depuis 1948, de tomber en martyre en 2008. Soixante ans plus tard. Israël n'a pas l'intention de changer de visage, ni de pratiques ni de vision. Israël aime les Palestiniens mais morts. Israël est le produit de la mort et ne peut qu'en semer pour exister. Les Palestiniens savent cette évidence pour avoir subi pendant 60 ans Israël, son Tsahal, sa machine de guerre, sa répression, son oppression, ses prisons, ses tortures au vu et au su de la communauté internationale qui semble s'en accommoder. Cette dernière, à sa tête les Etats arabes qui continuent à entretenir des relations diplomatiques et commerciales avec l'Etat hébreu, est complice de ce meurtre prémédité commis par un Etat contre des civils. Les factions palestiniennes sont complices de cet autre génocide à Ghaza. Hamas et Fatah ont prêté le flanc et ont vite oublié qui est l'ennemi de la Palestine, des Palestiniens, de la paix, de la cohabitation pacifique de différentes communautés religieuses et ethniques qui ont pourtant toujours vécu en bonne intelligence, en harmonie et en complémentarité. Les sionistes sont les ennemis de l'humanité. Ils ont instrumentalisé le mythe religieux pour justifier leur racisme avant d'instrumentaliser l'Holocauste pour étendre leur influence partout au-delà des juifs et culpabiliser l'Occident qui trouve aujourd'hui des justifications politico-sécuritaires à la haine d'Israël contre les Palestiniens, lesquels payent depuis soixante ans pour tous les crimes de l'Occident contre les juifs. Le monde a laissé faire en raison d'intérêts géopolitiques et mercantilistes avec Israël, ou par soumission à Washington qui fait et défait le monde à sa convenance ou selon ses humeurs économiques. Les Arabes se font manipuler par l'administration américaine depuis des décennies alors que Washington n'a jamais rien fait pour les causes arabes, ni pour les intérêts des Arabes. Au lendemain des accords d'Oslo en 1993, certaines capitales arabes se sont empressées d'ouvrir grands les bras pour accueillir des représentations diplomatiques ou commerciales israéliennes alors que les Palestiniens n'ont rien arraché ni gagné dans cette transaction de dupes. Mais le plus regrettable est l'éclatement de l'unité des rangs palestiniens qui étaient toujours soudés dans les pires moments de leur résistance contre l'occupation. Ni Hamas ni Fatah ne peuvent se dédouaner pour cet autre crime contre leur peuple, car leur déchirement ne sert qu'Israël aux dépens d'une cause qui ne peut s'accommoder de divergences idéologiques encore moins de supporter les luttes entre gauche et droite, entre islamistes et nationalistes, car dans la Palestine en lutte pour l'indépendance nationale, il n'y a que des Palestiniens car Israël ne voit que des Palestiniens unicolores. A. G.