On termine l'année sur des images terrifiantes. Des milliers de Palestiniens, pour la plupart des civils innocents parmi lesquels beaucoup d'enfants et de femmes, gisant dans une mare de sang, les corps déchiquetés par les bombardements de l'aviation israélienne. On résiste difficilement à ces scènes de carnage collectif dans Ghaza la martyre qui semble abandonnée à son sort par la communauté internationale, notamment par les pays arabes, puisque l'Etat sioniste, plus belliqueux que jamais, a eu toute la latitude de poursuivre son œuvre criminelle dans l'impunité la plus totale. Toutes les télévisions du monde ont montré ces images de génocide à ciel ouvert qui marqueront à jamais la fin 2008 d'une pierre noire. Pendant que l'Occident bien pensant fêtait Noël dans la quiétude et la chaleur de l'intimité familiale et préparait les réjouissances pour le nouvel an, les Palestiniens comptaient leurs martyrs tombés sous le déluge de feu de l'agression israélienne. Les chiffres – plus de trois cents morts et des milliers de blessés en quelques raids – sont éloquents et témoignent de la violence de cette agression préméditée que les sionistes considèrent cyniquement comme une « action punitive ». Pour répondre aux tirs de roquettes du Hamas qui ont fait 1 mort dans les rangs israéliens, les faucons n'ont pas hésité un seul instant à tout raser, frappant aveuglément tout ce qui bouge à l'intérieur de la bande de Ghaza qui ressemble de plus en plus à un tombeau grand format. Ce qui est extraordinaire dans ce jeu de massacre dans lequel les sionistes gardent froidement l'initiative compte tenu de la supériorité de leur potentiel de guerre, c'est la malhonnêteté intellectuelle qui a caractérisé les commentaires des chaînes occidentales ayant couvert ce drame humain. A aucun moment, les journalistes français, allemands ou autres n'ont qualifié cette agression barbare, dirigée vers des civils, de « génocide », de « crime contre l'humanité », « d'assassinat collectif », encore moins de « sauvagerie » ; des termes qui correspondent pourtant à la réalité mais auxquels on a préféré des euphémismes plus acceptables pour ne pas heurter la sensibilité des israéliens et, ne soyons pas naïfs, du lobby juif qui contrôle pratiquement tout le secteur de l'information. Ainsi, alors que les images parlent d'elles-mêmes, montrant des corps humains sans vie après le passage de l'aviation israélienne, on se réfugie, par exemple à TF1 ou France 2, derrière des mots à consonance de neutralité comme « violence » ou « attaque » pour essayer de faire croire à l'opinion publique que dans cette partie du monde, il y a une guerre de position et que dans cette optique, Israël ne fait que riposter pour assurer sa survie. Les correspondants ou envoyés spéciaux de ces télévisions, qui ont choisi leur camp depuis longtemps, avaient du mal à rendre leurs papiers crédibles tant ils se couvraient de ridicule en essayant de travestir une réalité qui sautait aux yeux. C'est l'éternel histoire de l'agresseur qui se met dans la peau de l'agressé pour pouvoir encore et encore utiliser sa force contre un peuple sans défense, et ce, au mépris des conventions internationales. Remarque pourquoi s'étonner de voir Israël jouir impunément de cette arrogance quand toutes les puissances de ce monde lui apportent directement ou indirectement leur caution, les Etats-Unis en tête et de manière très claire. A ce titre, le nouveau président américain, avant d'accéder à cette fonction suprême, a été presque dans l'obligation d'aller faire un tour à Tel-Aviv pour apporter par anticipation son soutien indéfectible à la politique expansionniste de l'Etat hébreu, en contrepartie de garanties électorales évidentes. Et il n'y a pas que les USA, avec l'arrivée de Barack Obama au pouvoir sur lequel pourtant beaucoup d'espoirs se sont fondés pour un rééquilibrage du conflit israélo-palestinien, qui semblent avoir fait « allégeance » au lobby juif. L'Europe dans sa majorité s'est alignée, ce qui rend l'attitude foncièrement agressive israélienne tout à fait « logique » surtout que dans la plupart des pays arabes, normalement concernés au plus haut point par ce conflit qui dépasse politiquement les frontières de Ghaza, on préfère faire comme l'autruche. Bien sûr, les télévisions arabes s'agitent toujours très fort quand il faut exprimer la douleur et la consternation de ces Palestiniens qui reviennent malgré eux au centre de l'actualité. Bien sûr, les commentaires sont enflammés, dénonciateurs d'une certaine injustice et des violations flagrantes des lois et recommandations sorties tout droit de l'enceinte onusienne. Mais entre la fébrilité qui anime les écrans, la passivité des gouvernements arabes assimilée souvent à de la lâcheté et l'incroyable destin des Palestiniens devenus trop encombrants pour la stabilité des régimes corrompus, il y a l'empreinte d'un drame historique qui ne cesse d'interpeller les consciences. Paradoxalement, c'est dans quelques capitales européennes où la politique gouvernementale est acquise à Israël que l'on a assisté à des mouvements populaires de protestation. C'est à Londres que la rue a manifesté sa colère et son indignation et a demandé l'arrêt de ce génocide. Pas au Caire, Damas ou Rabat, ni même à Alger d'ailleurs, où seul un petit rassemblement de journalistes a eu lieu à la Maison de la presse pour se solidariser avec les martyrs de Ghaza.