Assurer au pays un seuil de sécurité d'approvisionnement relativement fiable des besoins alimentaires des populations relève de la gageure en ces temps où les marchés extérieurs des matières premières agricoles affichent un nette tendance haussière, que d'aucuns ne sauraient dire si l'ascension des cours va cesser ou, tout au moins, stagner. Une donne qui ne peut nous laisser indifférents et nous interpelle aujourd'hui, plus que jamais, dans la mesure où la facture alimentaire de l'Algérie ne cesse de s'alourdir, conséquemment aux besoins de consommation alimentaire, trop souvent incompressible, et jusque-là couverte par le marché extérieur à coup de milliards de dollars, qui nous proviennent exclusivement des recettes des exportations d'hydrocarbures. L'Algérie a vu sa facture d'importation des produits alimentaires passer de 2,6 milliards de dollars en 2003 à presque 5 milliards de dollars en 2007, et elle a importé pour 7,02 milliards de dollars de produits alimentaires durant les 11 premiers mois de 2008 contre 4,37 milliards de dollars, soit une augmentation de 60,45% par rapport à la même période de 2007, selon les statistiques du Centre national de l'informatique et des statistiques des Douanes nationales (CNIS). Autre indice du CNIS, l'importation de biens de consommation, qui a également enregistré une hausse importante avec 5,68 milliards de dollars contre 3,36 milliards de dollars durant les 11 premiers mois de l'année 2007. Ces commandes d'achat, que conclut l'Etat, sont financées par la rente pétrolière, devenue vitale pour couvrir les besoins nationaux en produits de consommation de première nécessité et le soutien des prix à la vente. En somme, la sécurité alimentaire de notre pays est trop dépendante de la rente issue des ressources en hydrocarbures. De là, une question s'impose : comment assurer notre sécurité alimentaire sans cette rente ? La stratégie la plus indiquée est de produire plus et développer notre industrie agroalimentaire.