Hier, en début d'après-midi, une centaine de jeunes, dont la moyenne d'âge ne dépasse pas les 25 ans, se sont rassemblés sur la place Maurice Audin en signe de solidarité avec le peuple palestinien victime d'un véritable nettoyage ethnique et religieux mené par l'armée israélienne avec la complicité des capitales occidentales et le silence tout aussi complice des pays arabes. Le rassemblement a été initié par un appel anonyme à une marche de solidarité lancé sur le site d'échanges et de discussions Facebook. Rendez-vous donc a été donné pour hier, même si l'administration n'a pas délivré d'autorisation de marche. Aussi les représentants de la loi ont-ils demandé gentiment mais fermement aux marcheurs d'évacuer la place. Les jeunes obtempèrent et décident d'abandonner l'idée de marcher se contentant d'un rassemblement. Sur les lieux, des étudiants arborant le drapeau palestiniens et quelques posters du défunt président palestinien, Yasser Arafat, crient leur soutien à leurs frères palestiniens. «C'est la seule chose qu'on peut faire, c'est vraiment horrible ce qui se passe à Ghaza», déclare Narimene, une jeune fille portant un foulard palestinien. Mais les forces de l'ordre ne tarderont pas à intervenir pour disperser les manifestants. Déçus mais révoltés, les jeunes ont opté pour un plan B. Direction l'ambassade de Palestine, dans la rue Victor Hugo. «Nous ne voulons pas faire de dégâts. Nous ne sommes pas des fauteurs de trouble, c'est juste un rassemblement pacifique», déclare un jeune manifestant. Petite marche discrète en remontant la rue Didouche Mourad. Arrivés à destination, des drapeaux palestiniens sont levés. Sur le fronton de l'ambassade, le drapeau palestinien est mis en berne. Les jeunes frappent à la porte et crient des slogans dénonciateurs des actes israéliens barbares. La porte s'ouvre. Le secrétaire de l'ambassadeur, tout ému, salue les manifestants et exprime sa joie pour ce geste de soutien. «Je vous remercie pour votre soutien, cela fait vraiment plaisir de voir des jeunes Algériens comme vous compatir à la situation de leurs frères en Palestine», dira-t-il aux manifestants, dont certains allument quelques bougies. Tout le monde observe une minute de silence en hommages aux victimes du génocide de Ghaza. Le rassemblement sera clôturé avec des youyous poussés par des jeunes Palestiniennes qui ont assisté à l'événement depuis le balcon de l'immeuble de l'ambassade. Les policiers qui ont laissé faire demandent aux manifestants d'évacuer les lieux. Les jeunes obéissent et se dispersent contents d'avoir fait entendre leur voix et leurs condamnations. W. S.