Jamais la planète économique n'avait accueilli une nouvelle année avec autant de pessimisme et de perspectives mitigées que comme elle est en train de le faire en ce début 2009, au rythme désagréable d'une crise qui se conjugue au présent et au futur. Au-delà des «bonne année», «bonne santé», «amour», «prospérité» et autres formules de vœux consacrées par la tradition au profit de cette période symboliquement tout aussi décisive que particulière dans le vécu de l'individu, on semble plutôt s'abstenir de manifester les mêmes sentiments dans la sphère économique face à l'implacable réalité des chiffres en chute libre et devant la vérité des prévisions quasiment impossible à contourner par les seuls vœux. Les derniers mois de l'année 2008 ayant marqué et bouleversé le monde entier par les affres d'une crise financière sans précédent qui s'est vite convertie en crise économique déstabilisatrice des plus grandes entreprises mondiales, l'humanité entame la nouvelle année dans une atmosphère d'incertitude où les seules statistiques disponibles et vérifiables appartiennent pour l'instant au registre des pertes. Pertes de bénéfices, pertes de production, pertes d'emploi… et, au bout, un moral au plus bas et un espoir en berne en attendant des jours meilleurs, ou moins mauvais, que 2009 n'inscrit malheureusement pas dans le lot de ses nouvelles pour le moment. Pis, la crise serait encore à venir et les dégâts enregistrés ces derniers mois ne seraient que le prélude à une nouvelle année plus sombre que sa devancière. Une année qui met les puissances économiques mondiales au pied du mur, leur imposant des manœuvres sociales et politiques avec lesquelles elles croyaient avoir rompu depuis bien longtemps, à l'exemple du soutien étatique aux entreprises publiques à travers des démarches pourtant déclarées incompatibles avec le(s) système(s) capitaliste(s). En Algérie, la crise n'a pas le même sens qu'elle a dans les pays dont le système financier en a été le principal générateur. Dans la plupart des cas et des configurations, elle n'a même pas le sens de crise, étouffée qu'elle est par le discours officiel qui continue à rassurer, même si, dans la foulée, les contradictions sont parfois apparentes au gré des ardeurs à température variable sur la flamme de plus en plus réduite du baril de pétrole.2009 sera-t-elle pour nous l'année du début de l'ère «hors hydrocarbure». Ou encore celle de la suite du «hors jeu» industriel ? L. I.