De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali A l'image de tous les autres sports -peut-être plus encore en raison du peu d'intérêt qu'il a toujours suscité en comparaison des autres disciplines-, le tennis oranais se trouve dans un état de déliquescence avancée : «La ligue est très peu active, énumèrent les observateurs, les moyens matériels et humains font défaut, un seul court sur les 13 existants est opérationnel, il y a très peu de compétitions… On ne peut pas dire que le tennis bénéficie d'un quelconque intérêt à Oran.» Soit, à quelques exceptions près, les mêmes problèmes minent la majorité des autres disciplines, depuis une dizaine d'années, sans que des solutions définitives soient trouvées. Pourtant, bien que la discipline ne soit pas aussi populaire que d'autres, le tennis a connu ses petites heures de gloire avec notamment des athlètes comme Mesdad ou, plus récemment encore, Sarah Meghoufel et Ghizelene Doballah, qui s'illustrèrent plusieurs fois sur les plans national et international : «Le talent ne manque pas, affirme un journaliste sportif d'Oran. Il y a toujours eu de très bons athlètes mais ils ont toujours été mal dirigés. Le problème est qu'ils sont pris en charge par des individus qui n'ont rien à voir avec ce sport.» Notre interlocuteur en veut pour preuve le conflit qui oppose, depuis quelques jours, la Fédération algérienne de tennis (FAT) et la Ligue d'Oran de tennis (LOT) suite à l'invalidation de l'assemblée générale ordinaire de la LOT : «Les détails de cette affaire démontrent toute la médiocrité qui règne dans les structures dirigeantes algériennes et expliquent comment le tennis a atteint ce degré de déliquescence.» Les faits de cette affaire remontent à août 2008 lorsque la Ligue d'Oran a tenu, au cours de la même journée, les assemblées ordinaire et élective. «Maladresse administrative», selon M. Raïs, président de la LOT, qui souligne toutefois qu'elle a été commise «en présence d'un représentant de la DJS». M. Raïs affirme ne pas comprendre pourquoi l'invalidation de l'AG survient quatre mois après sa tenue : «C'est tout simplement ahurissant ! C'est une autre preuve malheureuse de la manière dont est géré le tennis en Algérie», assène-t-il, en sous-entendant que cette décision est motivée par des considérations liées au renouvellement des instances sportives. Heureusement que, dans cet environnement pour le moins délétère, quelques associations tentent d'empêcher la disparition d'un sport qui connaît, malgré tout, bon nombre d'amateurs. Parmi elles, le COST d'Oran, dont les joueurs et joueuses ont dominé plusieurs compétitions nationales durant ces dernières années.