Si la ville du Vieux Rocher bénéficie des commodités qui la sortent quelque peu de son ornière, il n'en demeure pas moins qu'à quelques kilomètres du chef-lieu de la wilaya il existe des habitations souffrant le martyre en matière de transport, de santé, d'hygiène, de scolarité… A Zighoud Youcef, le secteur de la santé laisse à désirer. Une récente enquête menée par la commission de wilaya a mis à nu les défaillances du secteur. A commencer par le laxisme enregistré au niveau de l'établissement hospitalier Ahmed Aroua, lequel souffre d'un manque de médecins dans différentes spécialités, comme la réanimation, la radiologie, la gynécologie. L'unité de maternité, programmée conformément au décret 438/05 du 10 novembre 2005, devait être opérationnelle d'ici au début de l'année. Quant au personnel de la structure, il doute que le projet aboutisse dans les délais impartis en raison des «luttes intestines» à l'origine de la dégradation du volet médical à Zighoud Youcef. Pis, l'hôpital, dont la capacité est de 120 lits, serait menacé de fermeture, à en croire une source locale. Il baigne dans des dettes parfois injustifiées, dues notamment aux dépenses excessives en médicaments. On avance un taux de 30% du budget alloué à ce chapitre. En fait, Zighoud Youcef vit mal sa santé et aussi ses déboires au quotidien. C'est le cas du village appelé «Doghra», à quelques encablures à l'ouest de cette localité où une trentaine de familles, logées dans des habitations rurales, attendent désespérément l'alimentation en eau potable. Pour l'heure, c'est une pompe provisoire qui les ravitaille. A El Mera, une autre cité de la même commune, les habitants croisent les doigts pour espérer un raccordement en gaz naturel. Dans la commune d'Ouled Rahmoun, qui a pourtant bénéficié de projets lui permettant d'être désenclavée, la population est confrontée à des maladies (asthme et maladie de la peau) générées par la présence des bidonvilles. On y recense plus de deux cents habitations précaires qui feront l'objet d'un plan d'urgence élaboré par la wilaya de Constantine. La commune du Khroub n'est pas en reste de la passivité quant à ses «pseudo localités» limitrophes. A El Guettar, la galère des enfants scolarisés est permanente en raison de l'absence d'une ligne de transport leur permettant de se rendre à l'école située dans le chef-lieu de la commune ; quelques-uns ont recours aux taxis clandestins. Des parents auraient interrompu la scolarité de leurs enfants à cause de ce problème. Malgré les promesses faites avant chaque échéance électorale, les citoyens continuent de faire les frais du laxisme et du laisser-aller des élus.