Le secteur économique constitue une ressource sûre et durable dans la vie d'une cité. Constantine se démène dans cette optique pour arracher son lot d'activités industrielles qui lui permettraient de sortir de l'anonymat des entreprises beaucoup plus à caractère prestataire. Et d'étoffer ainsi le terrain squatté par les trois pôles industriels, à savoir pharmaceutique, agroalimentaire et mécanique. Pour ce faire, la direction de la petite et moyenne entreprise et de l'artisanat appelle à une mise à niveau de toutes les entreprises, en vue de se rénover et d'épouser l'évolution qu'a prise le secteur durant ces dernières années. «Des orientations et des formations s'imposent à plus d'un titre pour toutes les entreprises s'attirant le professionnalisme», dira le directeur de cet organisme, M. Achouri en l'occurrence, qui nous a brossé un tableau du secteur qu'il dirige, depuis le mois de juillet dernier. Constantine totalise au troisième trimestre 2008 environ 7 076 entreprises privées qui emploient près de 28 816 employés. Elles versent presque toutes dans la construction et les travaux publics (BTPH). En ce qui concerne les sociétés publiques, elles ne dépassent pas le nombre de 300. Ajoutez à cela les activités artisanales représentées par 422 PME. Ces chiffres sont fournis par la direction de la PME et certifiés par la CNAS et la CAM (Chambre des arts et des métiers). Il va sans dire que ces statistiques sont loin de satisfaire le secteur dans cette métropole, si l'on prend en compte le programme MEDA lancé en 2002. La ville n'en n'avait «façonné» que 33 en 2005 entreprises… ! Les communes désenclavées ne doivent leur salut qu'aux dispositifs d'aide introduits par l'ANSEJ, la CNAC, l'ANGEM… par des prêts non rémunérés. Néanmoins, les localités qui activent demeurent le chef-lieu s'ensuivront les communes du Khroub, du Hama et de Aïn Smara, avec respectivement des taux n'excédant pas les 12%. A voir la cartographie économique présentée à chaque occasion offerte aux différents investisseurs nationaux ou étrangers, le monde économique se frotte les mains, du moins sur le papier. Car la réalité du terrain est tout autre devant les entraves qu'ont rencontrées les opérateurs ayant voulu se frayer un chemin industriel à Constantine. Le beau foncier aura été attribué dans le cadre du CALPI ; il ne reste que des zones peu «fructueuses». L'aménagement des aires d'activité n'est pas mis en relief, estime-t-on. En outre, «le foncier devient difficile à acquérir par les petites et moyennes entreprises, qui devraient faire face également au “casse-tête” des prêts bancaires», souligne le responsable cité et d'ajouter : «Désormais, on va tenter de casser cette bureaucratie par la mise en place d'un expert qui facilitera l'acquisition d'un dossier “bancable” déposé par les postulants aux PME .» Un autre problème d'ordre commercial touche les trois types d'artisanat (art, production et services). Il a trait à la commercialité des produits. Sur ce point, le directeur Achouri tempère : «La Maison de l'artisanat devrait voir le jour dans 18 mois, si la direction parvenait à arracher l'assiette sise à Tenoundji [faubourg Lamy]. Actuellement, cette dernière entre dans le cadre d'une réévaluation». L'autorisation du projet est fin prête et n'attend que le dénouement des… lenteurs administratives, comme à l'accoutumée. Dans le même contexte, un doigt accusateur est dirigé vers le polygone «fief» regroupant la quasi-totalité des artisans qui malheureusement ont tourné le dos à la vocation initiale. Il n'empêche que, durant le troisième trimestre 2008, au moins 126 nouveaux artisans sont rajoutés à la liste des «préservateurs» des arts traditionnels.