Photo : Riad Par Youcef Salami Au 31 décembre dernier, les pays de l'OPEP ont retiré du marché 1,9 million de barils par jour, en application des décisions qu'ils avaient prises en septembre et octobre derniers. Et ils sont en train de mettre en oeuvre la baisse décidée à Oran (2,2 millions de barils par jour). En tout, l'Organisation pétrolière, sous présidence angolaise actuellement, a ramené son plafond de production à 24,8 millions de barils par jour. Une telle coupe dans la production de l'OPEP est de nature, en principe, à faire augmenter les cours de l'or noir. Pour l'instant, l'organisation semble attendre le feed-back des marchés. Il est prévu qu'elle se réunisse le 17 janvier prochain, éventuellement au Koweït, pour évaluer l'impact des mesures engagées. Certains estiment que cela devrait stabiliser les cours. Ce sont des décisions importantes, à la mesure de l'ampleur du recul des prix du pétrole enregistrés ces derniers mois. Seulement, il n'est pas certain que cela suffise et que les mesures en question soient véritablement respectées. Par ailleurs, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole sait qu'il y a un facteur sur lequel elle n'a pas de prise : la demande en l'occurrence. Elle reste faible avec une économie en ralentissement un peu partout dans le monde. De l'optimisme pour 2009, toutefois. Des spécialistes tablent sur un rebond des cours du pétrole à court terme. Après une baisse qui a défié toutes les prévisions, une reprise des hausses ne serait pas exclue. Les marchés devraient retrouver des niveaux de 50 dollars. La semaine dernière, les prix se sont d'ailleurs repris, dans un contexte marqué par des faits nouveaux : les bombardements israéliens sur la bande de Ghaza et la crise gazière entre Russes et Ukrainiens. En effet, les cours du pétrole ont à nouveau fini en forte hausse, soutenu par le bras de fer russo-ukrainien sur le gaz naturel et par le regain de tension au Proche-Orient. En valeur, le brut américain pour livraison février a fini sur un gain de 1,74 dollar ou 3,9% à 46,34 dollars le baril, tandis qu'à Londres, le brent prenait 1,32 dollar ou 2,9% à 46,91 dollars le baril. Le conflit gazier en question s'est fait sentir dans l'espace UE où des pays ont commencé à souffrir d'une baisse de leur approvisionnement en gaz russe après la décision de Moscou d'interrompre ses livraisons à l'Ukraine. Le monopole russe Gazprom a accusé l'Ukraine de dérober du gaz et a fait savoir que certains pays des Balkans l'avaient informé qu'ils recevaient moins de gaz que prévu. L'offensive israélienne contre le Hamas dans la bande de Ghaza s'est poursuivie vendredi dernier, au septième jour d'hostilités qui ont fait plus de 430 morts. La hausse des cours du pétrole a aussi été favorisée par le hausse de Wall Street, les opérateurs espérant que le plus gros de la crise économique et financière, qui a fait perdre plus de 100 dollars au baril de brut, était passé. Le brut reste cependant très loin de son record à plus de 147 dollars le baril réalisé en juillet dernier. Une période d'euphorie qui a fait réagir les pays consommateurs, non sans grincement de dents. Les pays consommateurs ont multiplié les réunions avec les pays producteurs en vue de faire baisse les prix. En vain. Finalement, c'est la crise financière qui avait fléchi les courbes de la flambée. La chute des prix, des pays en tirent des bénéfices en renflouant leurs stocks. Le département américain de l'Energie a indiqué qu'il cherchait à acquérir douze millions de barils d'or noir pour la réserve stratégique de pétrole (SPR) des Etats-Unis sur les quatre premiers mois de l'année et qu'il pourrait ensuite encore accroître la réserve dans le courant de 2009. La Chine, aussi, a annoncé cette semaine qu'elle pourrait tirer avantage d'une baisse des prix pour augmenter ses stocks. En résumé, sur l'ensemble de 2008, le cours de l'or noir américain a baissé de plus de 50% pour finir à 44,60 dollars mercredi 31 décembre après avoir atteint un pic de 147,27 dollars. Le brut léger avait terminé mercredi dernier sur une hausse de plus de 5,50 dollars à New York, due notamment à l'annonce d'une baisse de l'activité des raffineries américaines la semaine dernière et d'une augmentation des réserves de brut, ce qui a ravivé les craintes de tensions sur le marché des produits raffinés.