«Je veux jouer pour l'Algérie » Appelé par le sélectionneur des Espoirs pour participer au dernier stage qui s'est déroulé à Alger, Fayçal Lebbihi a poliment décliné la proposition. Mais le doute s'est installé dès lors, chez le coach des « Verts clairs », Mustapha Heddane et les responsables de la FAF. En effet, ces derniers ont cru un moment que le joueur espoir de l'AS Saint-Etienne avait pris la voie de la prudence, à laquelle nous ont habitués les jeunes binationaux au talent prometteur. Cela bien évidemment pour voir si l'équipe de France ne les appellera pas. Rencontré au centre de formation de l'Etrat, qui sert également de lieu de préparation à l'équipe première de l'ASSE, Fayçal Lebbihi était heureux enfin de s'expliquer au sujet de cette embrouille. Il a tenu à clarifier de manière définitive sa relation avec la sélection. «Je veux jouer pour l'Algérie ! », a fièrement claironné l'enfant de Biskra et d'Oued Souf. Fayçal, on dit que vous avez refusé de répondre à une convocation de l'équipe Espoirs d'Algérie ; peut-on en connaître les raisons ? Ce n'est pas vrai. C'est juste parce que j'avais un problème qui m'a empêché de venir. Peut-on connaître la nature de ce problème ? Il s'agit de ma situation vis-à-vis du service militaire. Je ne l'ai pas encore régularisée et ceci a fait que ma mère se soit un peu inquiétée. Elle a eu peur que j'aille en Algérie et qu'une fois sur place, on me bloque à cause de ma situation militaire. Mais la loi a changé depuis longtemps pour les binationaux. Franchement, je ne sais pas trop. Moi, on m'a dit que je pouvais peut-être avoir des problèmes et ma mère a eu peur. C'est elle qui m'a conseillé de régler d'abord ma situation militaire avant de répondre à la convocation. Mais si on vous garantissait de vous régler ce problème, vous seriez prêt à répondre à une sélection en Espoirs ? Bien sûr que je viendrais. Dans ce cas, il n'y aura aucun problème. Je veux juste dire que lorsque la situation n'est pas claire, les jeunes d'ici ont un peu peur de s'aventurer. Que voulez-vous, ce sont les clichés qu'on a du bled. C'est malheureux, mais c'est comme ça. Est-ce que votre cœur bat vraiment pour l'Algérie ou vous avez un petit penchant pour l'équipe de France ? Il n'y a aucun doute à mon sujet. Mon cœur est à 100% avec l'équipe d'Algérie. Vous pouvez l'écrire et le souligner. Je suis pour l'Algérie de tout cœur. Donc si le coach vous rassure quant à la question de votre problème militaire, vous viendrez au prochain stage des Espoirs ? Oui, bien sûr ! Je viendrai avec plaisir. Je dois juste être prêt physiquement car actuellement, je suis blessé. Mais une fois rétabli, je viendrai la tête baissée. Et s'il vous convoque juste pour venir voir l'ambiance au sein de l'équipe ? Si le coach le veut, j'irai même si je suis encore blessé. Cela me permettra de faire connaissance avec le groupe. Franchement, n'avez-vous pas espéré un moment retarder votre venue pour plus tard, histoire de voir l'évolution de votre carrière et peut-être choisir entre l'Algérie et la France, comme certains ? Non, non, jamais ! Je n'ai pensé qu'à l'Algérie depuis toujours. Est-ce que chez vous on vous a parlé de cette éventualité ? Franchement, on ne parle jamais de foot à la maison. C'est une décision très personnelle. Vous êtes de quelle région en Algérie ? Ma mère est de Biskra et mon père d'Oued Souf. Je suis un vrai Sahraoui ! Vous avez toujours rêvé de porter le maillot de l'EN d'Algérie ? Oui, mais surtout celui de la A. C'est mon objectif dans les années à venir. En tout cas, j'y travaille pour. Je veux rejoindre la sélection le plus tôt possible. J'ai hâte d'y être et de jouer devant le public du bled. Mais je ne m'empresse pas trop. Je ne veux pas brûler les étapes. Le jour où ça viendra, ça viendra. Vous savez que l'EN a gagné contre le Bénin ? Oui, 2-1. J'espère qu'ils vont aller en Coupe du monde. Lounis Lanseur, votre coéquipier à l'ASSE qui fait partie des Espoirs, vous a-t-il parlé de l'ambiance qu'il a trouvée en EN ? Oui, bien sûr ! Il m'a montré les photos et m'a dit qu'il a joué deux matchs contre la JSK et le MCA. Il ne m'a dit que du bien. Ça donne forcément envie d'y aller. Il m'a dit que le prochain stage est prévu pour le mois de mars. J'espère y être vraiment. Depuis combien de temps n'êtes-vous pas allé au bled ? Ma famille y va régulièrement. Mais moi, je connais peu l'Algérie. Cela fait trois ans que je n'y suis pas allé et franchement, ça me manque le bled. A chaque fois que j'en parle avec ma mère, je lui dis qu'il faut que je trouve un moment pour l'y accompagner. En fait, c'est depuis que j'ai intégré le centre de formation de Saint-Etienne que je ne trouve plus le temps. Voulez-vous passer un message perso pour la famille ? Je veux dire un grand salam à toute la famille et à tous les Algériens aussi. Je veux leur dire que wallah que ça me tient à cœur de représenter l'Algérie. Je suis fier d'être Algérien. Entretien réalisé par Nacym Djender