Il faisait partie de l'équipe égyptienne qui a battu l'Algérie en 2001 sur le score de 5 à 2. Il faisait partie de l'équipe égyptienne qui a battu l'Algérie en 2001 sur le score de 5 à 2. C'est en pleine guerre médiatique que nous avons pris attache avec Abdessettar Sabry pour nous parler du «grand» match. Nous avons découvert une personne objective, très modeste, à l'image du grand joueur qu'il a été lorsqu'il jouait avec les Pharaons. * Tout d'abord, quelle est votre position par rapport aux dernières tentatives de réconcilier l'Algérie et l'Egypte, à présent que le climat s'est quelque peu apaisé ces derniers jours ? En premier lieu, je tiens à adresser mes salutations au peuple algérien frère dont je demeure toujours fier pour y avoir connu de braves gens. Je ne dis pas ça pour vous jeter des fleurs, mais je sais faire la part des choses en m'opposant à tous ceux qui veulent nuire aux relations entre les deux peuples. Je dois dire certains, puisque ceux qui veulent nuire aux excellentes relations fraternelles qui existent entre l'Algérie et l'Egypte ne représentent qu'eux-mêmes. L'occasion m'est donc présentée pour encourager toute initiative de réconciliation et nous ne devons pas donner à un match de football plus d'importance qu'il n'en faut. Tout le monde est unanime à reconnaître le mérite de l'Algérie de se qualifier au Mondial, une qualification qu'elle a arrachée sur le terrain. * Vous semblez être choqué par tout ce qui s'est passé… Tout à fait. Comme je vous l'ai dit, j'ai connu des Algériens, de véritables hommes, lorsque je jouais en Europe. Si ça ne tenait qu'à moi, ce match ne serait jamais sorti de son cadre sportif. Il est vrai que l'enjeu était très grand pour les deux nations. Mais ce qui s'est passé n'avait pas sa raison d'être, chacun voulait voir la sélection de son équipe prendre part à cet événement planétaire. Je voudrais évoquer un point important. * Allez-y… Ce qui a compliqué davantage la situation, c'est le fait que les chances des deux équipes pour la qualification au Mondial étaient intactes. Ce qui nous amène à dire que si l'une des équipes avait perdu l'espoir de se qualifier bien avant, on n'en serait jamais arrivé là. * En Egypte, certains n'ont pas manqué de souhaiter publiquement l'élimination de l'Algérie au premier tour de la CAN. Qu'en pensez-vous ? Personnellement et à l'instar de tous les Egyptiens, tout ce qui m'intéresse est de voir notre équipe remporter le trophée africain pour la troisième fois d'affilée. Cela dit, l'Algérie n'a jamais été notre ennemi. Après l'Egypte, je supporte l'Algérie naturellement. J'ai connu des hommes généreux dans votre pays et mes relations avec les Algériens ne changeront pas à cause de certains zélés des deux camps. D'un autre côté, ce sera une occasion pour votre équipe de prouver qu'elle n'a pas volé son billet pour le Mondial. * Et si les deux équipes se croisaient à la prochaine CAN ? Je crois que l'intervention des hautes autorités politiques des deux pays s'impose pour apaiser le climat. Il n'est pas normal que les Arabes, musulmans de surcroît, donnent un mauvais exemple. Nous devons nous entendre pour ouvrir une nouvelle page et normaliser nos relations. Ce qui se passe actuellement ne nous honore pas en tant qu'Arabes et musulmans. * Le mot de la fin ? Nous sommes frères. Soyons logiques, les confrontations entre l'Algérie et l'Egypte ne s'arrêteront pas à ce match de Khartoum. Nous allons nous rencontrer forcément à l'avenir. Nous devons combattre le fanatisme entre les deux peuples et arrêter cette mascarade. Nos relations sont tellement fortes qu'un match de football ne pourrait remettre en cause. Je ne terminerai pas sans adresser mes salutations au peuple algérien et bonne chance à l'équipe algérienne à la CAN et au Mondial. Entretien réalisé par Lyès F.