Maïche : «Je voulais me faire justice moi-même contre le Nigeria» Les matchs inoubliables de la CAN La série des matchs inoubliables de la sélection des Fennecs reprend. Elle coïncide, cette fois, avec le déroulement de la CAN 2010. Le journal se propose de revenir sur quelques matchs ayant marqué les esprits. On a choisi de démarrer ce tour d'horizon des matchs de l'EN par la fameuse CAN 80 et le début de la grande épopée des Verts, avec les Madjer, Belloumi et autres Bensaoula, sans les professionnels faut-il le préciser, qui mènera les Fennecs vers le Mondial espagnol de 82, à la CAN 2004 et cette extraordinaire résurrection des coéquipiers d'un certain «Haramy» Achiou, aujourd'hui malheureusement absent de la sélection qui se trouve en Angola depuis le 7 janvier courant. Justement, ce groupe est constitué en partie de l'équipe qui avait battu l'Egypte à Sousse, et qui a fait le déplacement en Angola. 23.3.88 Stade Moulay (Rabat) Phase finale de la Coupe d'Afrique des nations Arbitre : Badara (Sénégal) Buts : Ademola (41') (Nigeria) ; Maâtar (86') (Algérie) Algérie : Drid, Chaïb Mohamed, Maâtar, Merzekane (Bouafia), Belgherbi, Megharia, Yahi, Ferhaoui (Maïche), Menad, Medane, Belloumi Entraîneur : Rogov Nigeria : Rufai, Yssa, Omokarol, Obeogbi, Okoradji, Ademola, Oyi, Augustine, Rachidi, Okenila, Ofura Entraîneur : Hamilton Suite à un tirage au sort, l'Algérie, qui s'était classée à la même place en compagnie de la côte d'Ivoire, se voit propulser aux demi-finales. Un match serré. Rogov, dans ses déclarations d'avant-match, redoutait le jeu dur des Nigérians. Il n'avait pas tort, un des éléments les plus en vue à l'époque dans son club le MAHD (NAHD) et au sein des Verts, Maïche en l'occurrence, devait quitter le terrain, blessé à la suite du jeu dur des Nigérians. Le match s'est terminé sur un score de parité un but partout. Les prolongations n'apporteront aucun changement au score. Il a fallu recourir aux tirs au but pour départager les deux équipes. Le hasard a souri aux Algériens qui se voient ainsi en demi-finales. L'Algérie ratait pour la deuxième fois la finale d'une CAN. Les Verts, qui avaient disputé une finale en 80 face au Nigeria, avaient manqué de peu d'atteindre la finale en 1982, à Benghazi. Il a fallu attendre l'année 90 pour voir l'Algérie disputer une finale qu'elle gagnera au 5-Juillet face au Nigeria grâce à un but de Oudjani. M. B. Maïche : «Je voulais me faire justice moi-même contre le Nigeria» Formé à la brillante école du NAHD, Ouahab Maïche était parmi les joueurs les plus doués de sa génération. Régulièrement appelé en EN, sans pour autant s'imposer, il devra attendre jusqu'en 88 et la CAN au Maroc pour faire parler de lui. Il éclatera lors du match des demi-finales face au Nigeria. * De cette demi-finale face au Nigeria, l'image qui nous revient de vous était votre volonté de poursuivre la partie, même blessé ? C'était contre le Nigeria. J'étais sorti parce que j'avais contracté une blessure. J'étais vraiment claqué, je n'en pouvais plus. * Mais pourquoi alors cet acharnement à vouloir terminer la partie tout en étant blessé ? Les Nigérians usaient de jeu très dur, c'est donc tout naturellement que j'ai contracté une blessure. Je savais que je ne pouvais pas terminer le match. Mais j'étais revenu sur le terrain pour provoquer mon adversaire et le faire expulser. * Vous lui avez assené un coup derrière la tête, quel était le nom de ce joueur nigérian ? Oui, je me rappelle l'avoir provoqué. Je ne me rappelle pas du nom du joueur qui m'avait blessé. Ils se ressemblaient tous. Figurez-vous que je l'ai rencontré après le match dans la soirée dans l'ascenseur de l'hôtel. J'étais en compagnie de Belloumi. * Que s'est-il passé ? On l'avait menacé et intimidé, j'avais des béquilles, car je boitais. Ayant pris peur, il nous avait juré que ce n'était pas lui. * Quelle était la nature de votre blessure ? J'avais contracté une entorse à la cheville * Vous aviez fait partie de la grande équipe du NAHD, mais sans être souvent mis sous les feux de la rampe en Equipe nationale, pourquoi ? Dès 1983 et les Jeux méditerranées, on me convoquait régulièrement en Equipe nationale. Je n'étais sous l'aile de personne, j'étais comme on dit «redjla». Une fois, je devais faire partie du onze rentrant. Mansouri était arrivé à 2 heures du matin. Zouba avait alors supprimé mon nom le jour du match. C'était face au Sénégal en 86, si mes souvenirs sont bons. J'ai commencé à en avoir assez de ces pratiques. Dans chaque staff technique qui se sont succédé à la tête de l'Equipe nationale, il y avait un ou deux joueurs qui décidaient qui devait être convoqué. * Pourriez-vous citer des noms ? Quand Zouba était à la tête de l'EN, c'était Chaâbane (Merzekane) et Bencheikh. Avec Khalef, c'était Guendouz et Fergani qui convoquaient les joueurs. * Même Guendouz ? «Haggar», celui-là, s'il ne t'appelait pas au téléphone, tu ne jouais pas en Equipe nationale. J'ai commencé à jouer à 17 ans et l'EN, je connaissais depuis les années 81. * Après vous avoir écarté contre le Sénégal, aviez-vous quitté le lieu d'hébergement ? Non, je suis resté avec le groupe jusqu'au retour. Voyez par exemple le cas de Lacen. Vous croyez qu'on va me faire avaler n'importe quoi ? * Soyez plus clair… Je ne le connais pas et je ne connais pas non plus les professionnels qui évoluent actuellement en Equipe nationale. Mais je suis persuadé que certains d'entre eux décident qui doit être convoqué ou pas chez les Verts. * Vous suivez certainement la CAN 2010 ; que pensez-vous des deux premiers matches de l'EN ? Il ne faut pas se voiler la face, nous avons une équipe moyenne. Si Ziani marche bien, l'Equipe nationale fonctionne. C'est un élément qui a du métier. Beaucoup de présence, il prend ses responsabilités. Il donne des balles décisives. Il est l'un des rares à provoquer l'adversaire. Les autres sont très hésitants. * Contre le Malawi, il n'a pas été très brillant. C'est toute l'équipe qui était grippée. Mais face au Mali, il a fait jouer tout le monde. Ils n'ont pas montré grand-chose ces Maliens. Avec onze pompiers, on les auraient quand même battus. Toute la population est derrière eux, ils ont eu des milliards de l'Etat. On a même fait appel à un imam pour une roqia. * D'où tenez-vous cela ? J'ai rencontré récemment un imam assez connu, à La Mecque. Il est de Bab El Oued. Il s'appelle Mourad je crois, un fervent supporter du Mouloudia. Il m'avait dit que Saâdane l'avait sollicité avant le départ en Angola pour une roqia à tout le groupe. Ce n'était pas le cas à notre époque. * Comment cela se passait-il ? On n'avait pas des milliards comme maintenant et avant le départ à la CAN, le regretté El Hachemi Guerouabi nous régalait grâce à ses chansons. * Vous êtes quand même passé du NAHD au MCA ? Il y avait de bons joueurs comme Zenir, Farhi, Ghrib. Je venais d'une école, le Milaha. J'avais l'impression de me retrouver avec des juniors. J'ai opté au MCA pour la somme de dix millions de centimes et je n'ai reçu ma deuxième tranche de la prime, 5 millions de centimes, qu'à une journée de la fin du championnat. J'avais menacé de ne pas faire le déplacement à Tlemcen. Avant la CAN 90, j'étais allé voir Cheikh Kermali. Je lui avais demandé de ne plus me convoquer en Equipe nationale. J'avais tenté une expérience en Belgique. Je suis resté 3 saisons dans un club de troisième division. Par la suite, je suis allé terminer ma carrière en Libye en compagnie d'Adghigh. Entretien réalisé par Mouloud B. Cela s'est passé ce jour-là * Belksir vainqueur de l'étape Bouira-Sétif Cinq minutes après le départ de Bouira, et au prix d'une échappée de près de 177 km en solitaire, le coureur Belksir remportait l'étape Bouira-Sétif. C'était la 10e édition du Tour d'Algérie. * Lutte acridienne La fin des années 80 et le début des années 90 ont connu une invasion de criquets. Des milliers sont arrivés aux portes de la capitale, près de Sour El Ghozlane. * Belloumi coach du GCM On annonçait la nouvelle dans la presse spécialisée de l'époque. Le Ballon d'Or 81 était devenu le coach du GCM. Il n'avait que 30 ans. Le Ghali de Mascara rencontrait la JSBM. Le match était retransmis à la télévision.