Faudra t-il faire confiance à Ziaya ? L'Algérie s'est qualifiée aux quarts. Voilà un fait. Une part du contrat a été respectée du coup. L'Algérie n'a marqué qu'un seul but. Voilà un autre fait affligeant. L'attaque algérienne ne marque pas. Ceci est loin d'être un constat fait sur la base de ce seul but marqué. C'est une réalité, dès lors que l'unique réalisation des Verts lors de ce premier tour a été l'œuvre d'un défenseur. Halliche, en l'occurrence. Pour une équipe qui se crée en moyenne une bonne douzaine d'occasions par match, il y a de quoi se demander sur les raisons de ce mutisme criard. A défaut de mettre les attaquants en défense pour leur apprendre à marquer ( !), comme disait un peu ironiquement l'autre, il faudra vraiment se pencher très sérieusement sur ce cas, afin de comprendre ce qui ne tourne pas rond. La blessure de Saïfi On dira ce qu'on dira, mais la défection de Saïfi a pesé. L'ex-attaquant d'Al Khour, qui n'a jamais joué à son réel niveau lors de ce premier tour de la CAN, a cruellement manqué à l'équipe. Diminué par une récalcitrante blessure à la cuisse, Rafik Saïfi a manqué. Ceci est un autre fait. Avec une meilleure condition physique, le joueur est capable de faire basculer à lui seul un match. Imprévisible, technique et malin qu'il est, Rafik Saïfi reste une valeur sûre. L'ombre de Djebbour Là aussi, on dira ce qu'on dira, mais Rafik Djebbour aura été d'un apport certain. Bah, il est vrai que l'on ne peut regretter un joueur resté inactif un peu trop longtemps, de l'avis de tous, mais le joueur de l'AEK Athènes a déjà prouvé qu'il était du lourd, du très lourd. Incontestablement, il aurait été d'une grande utilité en pointe de l'attaque. Il aurait ainsi soulagé Abdelkader Ghezzal du marquage qui pèse sur lui. Attaquant de contact, très physique, c'est le style d'attaquant qui pèse sur les défenses. Un manque de présence devant le but L'autre fait est sans doute le manque de présence devant le but. Il est vrai que derrière, l'organisation pourrait être qualifiée de parfaite, mais il n'en demeure pas moins que sur les contres, on ne se retrouve pas très facilement. Exemple : Ghezzal aligné comme avant de pointe, on le voit parfois dans le rôle de distributeur, alors qu'il est censé attendre qu'on l'alimente en bons ballons. Le marquage qui pèse sur lui le pousse, presque instinctivement, à revenir derrière pour se démarquer, mais ceci crée du vide aux avant- postes. Faudra t-il faire confiance à Ziaya ? Ceci peut aussi s'expliquer par l'organisation de jeu prônée par Saâdane. Evoluant dans un schéma porté vers l'avant, sur la base d'un 4-2-3-1, les joueurs de couloir censés, théoriquement parlant, apporter un surnombre devant, reviennent pour défendre. Comme on ne les a pas déchargés de leurs tâches défensives (face à l'Angola, Saâdane avait demandé aux latéraux de ne pas monter), ça crée un certain vide devant. D'autant que face à l'Angola, Manuel José avait joué avec trois hommes dans l'axe. Et puis, ça use à la longue tous ces va-et-vient ! Cela nous amène à nous demander s'il ne faut pas faire un peu plus confiance à Ziaya. Ce garçon pourrait décharger Ghezzal de certaines tâches. L'ex-Sétifien a montré du bon face au Malawi. En un quart d'heure de présence sur le terrain, il avait tiré cinq fois au but. A méditer. Saâdane pas trop inquiet Tout ça peut expliquer les raisons de ce manque d'efficacité. Paradoxalement, Saâdane ne semble pas très inquiet. Comme l'équipe fonctionne presque bien derrière, il n'y a pas de quoi se remuer les méninges. Le sélectionneur national attend que la situation se débloque. Parfois, il ne suffit que d'un déclic pour que la machine se remette en branle. C'est pour cela qu'il continue à faire confiance aux mêmes. Les attaquants demandent de la patience. Ce dont fait preuve Saâdane… Wait and see ! M. S.