Tes meilleurs joueurs qui quittent le navire l'un après l'autre pour aller signer chez tes principaux concurrents, plusieurs centaines de millions de dettes au niveau de la CRL, le regard hagard du coach quand on lui demande quelles sont ses principales cibles pour ce mercato estival, des clubs moins huppés qui te doublent pour tes cibles prioritaires, des centaines de millions qui sont investis ou qui seront investis sur des joueurs juste moyens... Il reste plus d'un mois de mercato, mais du côté de Belouizdad, on sait déjà que tout est foutu. On sait que le club connaîtra un deuxième mercato estival catastrophique, après celui qui a vu des cadres comme Bouazza, Cheurfaoui ou encore Yahia-Chérif quitter le club. Des départs qui ont eu des conséquences négatives sur le club. Le CRB survira-t-il à un nouvel exode massif ? Pourrait-il rebondir avec les moyens financiers dont il dispose ? Ou vivra-t-il une nouvelle saison catastrophique sur le plan sportif ? Quinze joueurs ont quitté le club, d'autres pourraient suivre Comme il fallait s'y attendre et comme annoncé à plusieurs reprises dans nos colonnes, le Chabab de Belouizdad a perdu plus de la moitié de son effectif depuis l'ouverture du marché estival. Si certains étaient en fin de contrat à l'image d'Abdelkader Salhi, Mohamed Naâmani et Zaki Draoui, plusieurs joueurs ont été libérés par la Commission de résolution des litiges. On parle notamment de Sidali Lakroum, Karim Aribi, Sofiane Bouchar, Amir Belaïli, Kamel Soufi, Yacine Benouadah, Mokhtar Lamhene, Mohamed Benkablia, Said Sayah, Benamrane... D'autres noms devraient s'ajouter à cette liste. On parle notamment de Mohamed Heriat, Adem Izghouti, Réda Betouche qui attendent le verdict de la CRL. De leur côté, Hocine Selmi, Hakim Khoudi, Youcef Bechou et Billel Tariket restent les rares joueurs à ne pas avoir recouru à la CRL. Mais cela ne devrait pas tarder à se faire si on se fie aux dires de leur entourage. La saignée n'est pas prête de s'arrêter. Le recrutement s'annonce plus difficile que prévu Avec l'annonce de la désignation de Azzedine Aït Djoudi à la tête de la barre technique du club, et surtout la signature surprise de Chemseddine Nessakh, on pensait que tout allait s'enchaîner au niveau du recrutement, d'autant plus que plusieurs noms étaient cités tout proches de conclure avec la direction de Bouhafs. Or, c'est tout le contraire qui s'est produit. Excepté le coach et l'arrière gauche, le Chabab de Belouizdad n'a enregistré aucune arrivée. Pire encore, il est en train de perdre ses meilleures cibles au profit de clubs bien moins huppés. Aouedj a signé à la JSS, Benayad au CSC, Amaychi au DRBT... tandis que Mellal et autres refusent de venir. Autrement dit, Ahmed Djaâfer, qui avait annoncé que les joueurs refusent de venir au CRB en raison de la mauvaise réputation du président Bouhafs, devra trouver des arguments plus solides pour convaincre les joueurs à signer. Peut-être que le fait de proposer du liquide au lieu des chèques pourrait débloquer les choses. Bouhafs dans le dur Il avait annoncé son retour en grandes pompes et il a procédé à la désignation d'un nouveau driver. Mais depuis, Hadj Mohamed n'a rien fait, ou presque. Il s'est rendu dernièrement à Dubaï, en compagnie d'Ahmed Djaâfer, pour passer l'Aïd auprès de leurs proches. Les deux hommes forts du Chabab de Belouizdad sont attendus à Alger dans les prochaines heures et un travail monstre les attend tant au niveau du recrutement que dans l'organisation. Parce qu'il faut le dire, le Chabab de Belouizdad n'a pas besoin de joueurs seulement mais surtout d'une structure professionnelle. Et c'est cette dernière qui amènera au club une stabilité financière et surtout sportive. Actuellement, tout est fait de manière hâtive. Aucune étude n'est faite au préalable. Les décisions sont prises du jour au lendemain. Et cela aura certainement des répercussions négatives sur le club. Les fans très inquiets Les supporters du Chabab de Belouizdad ne partagent pas le mutisme de leur président. Et l'avenir de leur club les inquiète au plus haut point. C'est pourquoi, nombreux sont ceux qui s'organisent pour un nouveau sit-in avec pour exigence : le départ immédiat de Hadj Mohamed Bouhafs. D'autres préfèrent observer de loin mais ils partagent tous de même les inquiétudes de la famille belouizdadie. Ami Mohamed, sexagénaire et un ancien supporter du club de Laâquiba, nous livre ses inquiétudes : «De ma vie, je n'ai jamais vu une gestion aussi catastrophique du club. On est en train de perdre nos meilleurs éléments et la direction ne bouge pas un doigt. Elle préfère négocier avec des joueurs qui n'ont ni le niveau ni la réputation pour évoluer dans un grand club comme le Chabab. Sincèrement, il faut que tout ça cesse, sinon on va droit au mur.» Comme lui, plusieurs fans du CRB expriment leur mécontentement et leurs inquiétudes. Cela suffira-t-il à faire bouger les choses ? Certainement pas. Il faut bien plus que ça pour que le club retrouve un semblant de stabilité.