L'ambassadeur de la FIFA croit que les Bleus peuvent réussir en Afrique du Sud. À moins de trois semaines de la Coupe du monde, Christian Karembeu s'est livré au jeu des pronostics, fort de son expérience de champion du monde 1998 et de champion d'Europe 2000. L'ambassadeur de la FIFA croit que les Bleus peuvent réussir en Afrique du Sud. Vous avez assisté à la Coupe d'Afrique des nations comme consultant pour Orange Sport en janvier dernier. Les Africains ont-ils leur chance dans cette Coupe du monde ? Le Cameroun et la Côte d'Ivoire m'ont déçu. Ils n'ont pas montré sur le terrain ce dont ils étaient capables. Le Ghana est une belle équipe mais encore un peu jeune. L'Egypte méritait son titre mais n'est pas présente en Afrique du Sud. Dommage, car c'est une équipe intéressante. L'Algérie doit être plus rigoureuse pour voir loin. Son inconstance est criante. Si les Africains ne créent pas la surprise, quels sont vos favoris ? On retrouvera les habitués, le Brésil, l'Italie, l'Allemagne et, j'espère, la France. Derrière ces quatre équipes, l'Argentine pourrait avoir une carte à jouer si on y retrouve le Lionel Messi qui joue au FC Barcelone. Sans lui, c'est une formation beaucoup plus ordinaire. L'Angleterre de Capello sera également à suivre. J'espère de mon côté que l'Afrique du Sud fera un beau parcours, pour ce qu'elle représente, pour ce que représente Nelson Mandela. Qu'attendez-vous justement de cette édition sud-africaine ? Je crois que la Fédération internationale n'aurait pas pu faire meilleur choix. L'Afrique du Sud attend ce moment depuis longtemps. Elle a développé ses infrastructures et amélioré le niveau de son football afin de se montrer à la hauteur des normes de la FIFA. L'an dernier, la Coupe des Confédérations s'est déroulée dans d'excellentes conditions. Je suis convaincu que le football sera un vecteur de paix pour le continent africain et de rapprochement entre les peuples. Tout le monde ou presque s'est exprimé sur Raymond Domenech. On ne vous a pas entendu sur ce sujet. Quelle est votre position aujourd'hui ? Raymond Domenech a été reconduit par la Fédération française. Alors cela ne sert à rien de le critiquer. On a les moyens de gagner la Coupe du monde car les joueurs, quand on les prend un par un, sont de qualité. Les individualités sont là, cela ne fait aucun doute. C'est au groupe de trouver la bonne formule et de former une vraie équipe. Pour le moment, cela a rarement été le cas. Et, face à l'Irlande en barrages, nous sommes passés près de la sortie. L'équipe était statique, sans conviction, sans ambition. Pourtant, j'en suis persuadé, cette équipe a une âme. Les anciens de France-98 ont-ils été consultés pour apporter leur expérience à ce groupe ? Non, on ne nous a jamais appelés... Mais Alain Boghossian est l'adjoint de Raymond Domenech et il doit parler aux joueurs de notre parcours. Il essaie de trouver la bonne synergie. Que ferez-vous pendant cette Coupe du monde ? Je suis actuellement en pourparlers avec plusieurs radios pour être consultant. De toute façon, je serai en Afrique du Sud, je ne veux pas manquer ça. Vous soutenez actuellement la candidature belgo-hollandaise pour l'organisation de la Coupe du monde 2018. Pourquoi avez-vous accepté cette mission ? C'est un très beau projet qui impliquerait non seulement la Belgique et les Pays-Bas mais aussi le Luxembourg, l'Allemagne et la France, pays frontaliers qui pourraient accueillir les équipes et les supporters. Ce serait une Coupe du monde vraiment européenne et c'est ce qui me plaît dans ce projet. En plus, c'est l'Euro organisé conjointement par la Belgique et les Pays-Bas que j'ai gagné. Selon l'UEFA, ce fut un des meilleurs Euros de l'histoire.