«Les médecins soviétiques nous dopaient, on a des enfants handicapés» C'est une véritable bombe que vient de lancer le duo du RCK des années 80. Mohamed Kaci-Saïd et Mohamed Chaïb. Au cours du voyage qui nous a menés de Montréal à Niagara pour contempler les chutes du même nom, il y a près de 1 200 km, la distance de la côte algérienne d'est en ouest, les anciens internationaux nous ont fait une confidence, qu'ils ont voulue sécrète, depuis près de 30 ans. Les anciennes gloires de l'EN se demandent s'ils ne prenaient pas des produits dopants, interdits en compétition. Ils veulent qu'une enquête soit diligentée, par les services concernés. Ils sont persuadés que les anciens joueurs qui ont aujourd'hui des enfants handicapés, c'est la conséquence de la prise de produits dopants. Ils exigent aujourd'hui que les responsables soient démasqués. «On se demande si les médecins soviétiques de l'époque ne nous gavaient pas de produits dopants, dangereux pour la santé», avoue Kaci-Saïd. Même si cette histoire date de près de 30 ans, il n'est pas impossible de retrouver les médecins soviétiques de l'époque, s'ils sont toujours en vie. Les anciens internationaux ne savaient pas ce qu'ils ingurgitaient. Selon Kaci-Saïd et les autres, personne ne leur avait dit la vérité. Le dopage, si dopage il y a, se faisait sans leur consentement. Seule une enquête sérieuse pourrait mettre la vérité à jour. Menad, Bensaoula, Larbès, Kaci-Saïd ont des enfants handicapés Toute la durée du long vers les chutes du Niagara nous a permis de passer en revue des sujets actuels ou anciens et c'est un peu comme ça que le sujet du handicap des enfants de certains anciens joueurs des années 80 a été abordé. Les Menad, Bensaoula, Kaci-Saïd, Larbès ont tous des enfants handicapés. Mohamed Chaïb est le plus touché. Il a deux filles handicapées. Il n'est pas évident de parler du sujet du handicap. Des athlètes de haut niveau qui donnent naissance à des handicapés, il faut le voir pour le croire. Dans une société comme la nôtre, en parler n'est pas facile. Et si les parents se sont sentis responsable ?. On cache parfois le handicap, sans forcément cacher l'enfant handicapé. Le Mondial 2010 et le retour des Fennecs dans le giron du football mondial a fait revivre à ses anciennes stars les moments de joie et de douleurs, ce qui les auraient poussés à sortir de leur mutisme. Kaci-Saïd, qui a toujours le sang chaud, répétera à plusieurs reprises : «Pourquoi ces mondialistes ont des enfants handicapés ?» Chaïb a eu trois filles handicapées, dont l'une est décédée à l'âge de 18 ans Il faut l'entendre pour le croire, c'est à vous couper le souffle. Mohamed Chaïb est le plus touché des joueurs. Il a eu trois filles toutes handicapées. L'une de ses filles est décédée à l'age de 18 ans. Allah yerhamha. Que Dieu ait son âme. Chaïb, comme tout être humain qui voulait connaître l'origine de ce mal, est allé rendre visite à un professeur à Paris. A l'hôpital Necker de renommée mondiale, tout autant que le professeur Menick. «J'ai fait un passage au service du professeur Menick, et par la même occasion des analyses de mon ADN et celui de ma femme. Le professeur m'avait dit que je n'avais rien de grave et que je pouvais avoir des enfants normaux. Il m'avait demandé quel était mon métier. Quand je lui ai expliqué que je faisais partie de l'Equipe nationale algérienne des années 80, celle qui avait participé au Mondial, il m'a dit que le dopage pouvait être à l'origine du handicap de mes filles.» Plus grave et étonnant ce que nous a appris Chaïb. «Je ne savais pas que d'autres joueurs de mon époque, qui étaient régulièrement convoqués en stage et en compétition, en étaient concernés.» «Nous déposerons plainte contre les présidents de la FAF de l'époque» Kaci-Saïd et Chaïb ont laissé entendre qu'ils vont déposer une plainte contre les responsables de la FAF de l'époque qui ne sont autres que Kezzal et le commissaire Dhomar décédé. «Nous exigeons qu'une enquête soit diligentée pour déterminer s'il y a des responsables qui ont été derrière la décision de nous doper. Nous allons en tous les cas déposer plainte contre les anciens responsables de la FAF des années 80.»