Medjani avance qu'il aurait tant souhaité signer cette première titularisation officielle avec l'Equipe nationale par un meilleur résultat. Dépité comme tout autre Algérien après ce surprenant revers essuyé à Bangui contre la République centrafrique, Carl Medjani, le défenseur polyvalent de l'AC Ajaccio, avance qu'il aurait tant souhaité signer cette première titularisation officielle avec l'Equipe nationale par un meilleur résultat. Logique et surtout sportif dans ses déclarations, il affirme que lui et ses camarades sont passés à côté de leur mission dimanche. Il promet un meilleur visage lors des prochaines sorties décisives contre les voisins marocains. Alors Carl, une défaite face à un inconnu du football en Afrique, une réaction ? C'est difficile d'émettre la moindre analyse après un revers pareil. C'est vrai que le résultat surprend tout le monde et nous les joueurs en premiers. On a trop misé sur une victoire mais nous n'avons pas eu de chance dans ce match, d'où notre énorme déception. Franchement, vous attendiez-vous à perdre contre la RCA ? A vrai dire, on ne s'attendait pas du tout à perdre face à un adverse modeste qui n'a pas de poids sur le continent. Je veux dire que sur papier cette équipe du RCA n'est pas un grand d'Afrique, malheureusement les conditions de ce match nous ont été défavorables. C'est ce qui a rendu notre mission difficile pour ne pas dire pratiquement impossible. Mais bon, ce ne sont pas là des excuses car le plus important, c'est de revoir ce match à tête reposée et l'analyser pour tirer les enseignements. Vous avez découvert l'Afrique noire, quelle première appréciation faites-vous de ce déplacement à Bangui ? D'emblée, je dois dire que ça m'a permis de découvrir l'Afrique noire et les difficultés d'adaptation au climat africain. Cela a été aussi le cas de quelques-uns de mes coéquipiers qui ont aussi vécu les mêmes péripéties. C'est, certes, une expérience amère mais qui restera gravée dans nos mémoires et riche en renseignements. De quelles difficultés parlez-vous exactement ? Vous savez, je ne suis pas en train de chercher des faux- fuyants pour justifier cette défaite sévère mais, croyez-moi, nous avons dû faire face à plusieurs paramètres défavorables. Le climat, la chaleur, l'humidité et plein d'autres paramètres défavorables avec toutes sortes de pression que vous avez déjà citées et qui nous ont usés à la longue. Cela sans parler du fait que nous n'avions pas assez d'informations sur notre adversaire. Ceci dit, je reconnais qu'on n'a pas été à la hauteur mais cela ne diminue en rien des efforts consentis par le groupe. On a tout tenté mais c'était insuffisant. Je dois dire aussi que la victoire du RCA est logique. Vous semblez très affecté... C'est normal, il s'agit de mon pays. Ma déception est indescriptible. C'est aussi le cas de tout le groupe. On a déçu le peuple et cela, on a du mal à le digérer. A présent, je crois qu'il faut dépasser cette défaite et se pencher vers l'avenir. Ça ne sert à rien de vivre avec ce mauvais souvenir qu'il faudra vite effacer. Votre rendement aura été correct finalement, malgré le fait que c'est votre première titularisation en match officiel, votre réaction ? Vous savez, après une défaite aussi inattendue, on n'a pas le droit de parler des performances personnelles qui sont reléguées au second plan. C'est la raison pour laquelle je ne veux pas parler franchement de ma prestation. Dans une rencontre pareille, seul le résultat technique compte. C'est une défaite qu'on doit tous assumer collectivement et surtout œuvrer et travailler à fond pour vite rebondir. Je suis convaincu que nous allons reprendre de plus belles. Vous semblez optimiste alors qu'il vous faut un sans- faute jusqu'au bout, qu'est-ce qui vous pousse à croire à la qualification ? Ecoutez, c'est vrai que ce revers nous met dans une situation inconfortable mais rien n'est joué. Il faut gagner tous les matchs. On a cinq mois pour bien préparer la prochaine échéance qui commence par un match très important contre le Maroc. On espère tous que ça va être le vrai départ de la sélection. Certains pensent que cette double confrontation s'annonce décisive, est-ce votre avis ? C'est clair, maintenant c'est à nous de faire le plein pour espérer une qualification directe. Ces deux rencontres contre les Marocains s'annoncent extrêmement difficiles mais j'ai confiance en notre groupe qui possède des capacités réelles de réagir. Cette situation me fait rappeler le match perdu contre le Malawi en Coupe d'Afrique. Je me rappelle qu'après ce revers essuyé lors de la première journée de la CAN2010, tout le monde avait anticipé une élimination de l'Algérie dès le premier tour mais mes camarades ont su réagir et même finir en force cette compétition avec une demi-finale méritée, arrachée au prix d'un succès retentissant acquis contre la Côte d'Ivoire. Je veux dire qu'il ne faut pas nous enterrer de sitôt. Passons à autre chose. Certains ont remis en doute votre honnêteté dans cette rencontre. On est allé jusqu'à parler d'un non-match des joueurs algériens pour provoquer le départ du coach ? Excusez-moi, mais je n'ai pas très envie de commenter ce genre de déclarations. Je trouve que c'est de la méchanceté gratuite et je crois que ça ne mérite même de réponse. Le coach Benchikha sait à quel genre d'hommes il a affaire et c'est le plus important. Au risque de me répéter, on s'est livrés à fond mais malheureusement nos efforts n'ont pas été récompensés. Cette longue suspension dont vous avez écopée avec votre club ne vous a-t-elle pas perturbé avant ce match de Bangui ? Franchement non, cette suspension, je l'ai effacée de ma tête dès que j'ai foulé le sol algérien pour préparer le match de la RCA. Elle va vous pénaliser puisque vous allez être absent pendant quatre matchs, non ? J'ai déjà purgé un match et comme nous sommes qualifiés en coupe de la Ligue, je ne devrais pas tarder à purger cette sanction. Ceci étant, je tacherai de faire de mon mieux pour rester compétitif pour le bien de la sélection et de mon club. Un mot pour les fans algériens déçus après cette catastrophe puisqu'elle est considérée ainsi au pays ? Je comprends que le public algérien soit déçu après cette défaite face à un inconnu du football comme vous l'avez qualifié à juste titre d'ailleurs mais je promets, à l'instar de tous mes camarades, un meilleur visage de l'équipe nationale lors des prochaines rencontres. Je leur demande de ne pas nous lâcher et croire en nos capacités car rien n'est encore joué. Qu'ils sachent qu'on ne ménagera aucun effort pour leur redonner le sourire. Il quittera Alger aujourd'hui De retour de Bangui avec ses camarades internationaux lundi tôt dans la matinée, Carl Medjani a passé deux journées de plus chez ses cousins ici à Alger. Après s'être ressourcé au pays de ses origines, il doit quitter la capitale aujourd'hui en direction de la France.