"Il me sera difficile de revenir sur ma décision." Yazid Mansouri dit ne pas avoir cru ses oreilles lorsqu'on l'avait informé du résultat du triste République centrafricaine-Algérie (2-0). Car pour l'ancien capitaine des Verts, le coup était jouable à Bangui. Bien qu'il précise ne pas avoir pu regarder le match, il décortique pour nous cette défaite, telle qu'il l'analyse depuis Doha. Entretien. Tout d'abord, avez-vous suivi le match République centrafricaine-Algérie ? Non, malheureusement, à cette heure-là, j'étais à l'entraînement avec mon club, mais j'ai pris connaissance du score à la fin. Franchement, je n'avais pas cru mes oreilles ! Ne pensez-vous pas que l'Algérie avait les moyens de revenir avec un bon résultat eu égard à la valeur de l'adversaire ? Je suis tout à fait d'accord. On a joué un adversaire faible. Nous sommes meilleurs au classement. On avait un statut de mondialiste à défendre. Je ne sais pas ce qui s'est passé là-bas. Je n'ai pas vu les joueurs. Je ne peux, de ce fait, apporter de jugement sur cette défaite, quoique je sois, sincèrement, sonné, d'autant plus que c'était une rencontre importante pour nous dans ces qualifications. Comment voyez-vous les chances de l'EN dans ces qualifications ? Tout est possible. Mathématiquement, c'est encore jouable. Il reste encore, je pense, douze points à prendre. Il faut aller les chercher. A présent, aucun autre faux pas n'est autorisé. Justement, au vu de ce qu'elle a montré jusqu'ici, l'EN a-t-elle les moyens de gagner tous ses matches restants ? Pourquoi pas ! On a un groupe solide qui a déjà prouvé sa capacité de réaction dans les situations difficiles. Tout est jouable pour peu qu'on ait encore l'envie de se battre. C'est vrai que le Maroc est un sacré morceau, tout comme la RCA qui est venue, a priori, avec l'intention déclarée de se qualifier, ce qui devrait constituer un beau défi pour les joueurs. Nous avons cette fois du temps devant nous pour remettre un peu d'ordre dans la maison. Après, reste à savoir comment le groupe va réagir après cette défaite. Je ne sais pas si l'entraîneur va rester. Tout ça fait qu'il est encore trop tôt pour en parler. Y en a ceux qui ont mis cette défaite face à la République centrafricaine sur le dos d'un complot qu'auraient orchestré des joueurs pour évincer le sélectionneur Abdelhak Benchikha. Qu'en pensez-vous ? Non ! Non ! Je ne pense pas qu'on puisse en arriver là. Il ne faut pas trop enfler les choses. C'est les couleurs nationales qui sont en jeu là et je ne pense pas que les joueurs, connaissant leur amour pour le pays, arrivent jusqu'à jouer avec ça. Je ne pense pas qu'il y ait eu complot ou quelque chose du genre. Peut être qu'il s'est passé des choses qu'on ignore. Comme quoi ? Certains joueurs découvrent pour la première fois l'Afrique et, croyez-moi, c'est difficile à s'acclimater au contexte. Pensez-vous que ces à-côtés peuvent influencer sur le résultat d'un match ? Bien sûr. Après, il faut voir avec les joueurs. Moi, j'analyse la situation de l'extérieur. J'ignore ce qui s'est passé dans le groupe, mais je peux comprendre que ce premier match en Afrique a été difficile à gérer pour certains. Qui doit assumer la responsabilité de cet échec dans ce cas ? Tout le monde. On ne peut pas dans ce cas rendre responsable un seul homme. Tous sont sur le même bateau. Les joueurs ont fait preuve de nonchalance criante sur le terrain, ça, c'est une faute professionnelle, non ? Je ne peux pas les juger pour la simple raison que je n'ai pas vu le match. Est-ce que Ziani et Boudebouz ont manqué à l'équipe ? Non, je ne le pense pas. C'est vrai que Ziani et Boudebouz ont des qualités techniques indéniables, mais il reste que le groupe recèle des éléments capables de les remplacer sans problème. Comment voyez-vous le reste du parcours ? Ça va être difficile. La situation est quelque peu compliquée, mais il faut continuer à croire en cette équipe. L'EN sait relever la tête. Etes-vous pour la nomination d'un coach local ou étranger ? Ni pour l'un ni pour l'autre. L'essentiel est qu'il y ait la bonne personne à la bonne place. C'est les compétences qui importent et non la nationalité. Comment avez-vous accueilli le retour de Lemmouchia et la sélection des joueurs locaux comme Djabou et Hadj Aïssa ? C'est une bonne chose. Ils ont beaucoup de qualités. Je pense que le joueur local a déjà prouvé sa valeur en sélection lors des qualifications à la CAN et au Mondial. Je suis particulièrement heureux pour Hadj Aïssa. C'est un super joueur ! Si on vous sélectionnait de nouveau, vous retournerez en sélection ? Il me sera difficile de revenir sur ma décision.