«Si je n'étais pas footeux, je serais devenu architecte» Essaïd, merci d'être venu… Merci à vous de m'accueillir ainsi. C'est un plaisir. Tu t'es retrouvé sur un terrain de foot par hasard, ou bien la vocation y était depuis toujours ? Non non, la vocation y était. J'ai commencé à tapoter dans un ballon dès que je m'étais mis à marcher. Non, quand même… Si ! Si ! Wallah ! La preuve… regarde la photo (il nous la montre). Ah oui, c'est vrai ! Je te l'ai dit. J'ai grandi avec un ballon dans les pieds. T'avais quel âge sur cette photo ? Je ne sais plus. Un an… peut-être deux. Comment s'est faite l'ascension ? Doucement. J'ai d'abord connu les terrains fangeux de mon village. Les parties endiablées qui duraient des heures avec les copains. Et la JSK ? Un peu grâce à Matoub. Matoub ! Comment ça ? En fait, pas directement. J'ai été, à vrai dire, attiré par un portrait de lui qu'on avait publié en Une de la Dépêche de Kabylie. J'étais tenté d'en faire le même. Je l'avais, je me souviens, posé sur une table du salon. En le feuilletant, mon père a été attiré par une annonce dans la rubrique sport. On annonçait quoi ? Que la JSK recrutait chez les jeunes catégories. Il m'avait alors proposé de faire les essais. T'as dit quoi ? J'étais quelque peu hésitant au départ. Mais j'ai fini par dire OK. T'as été pris dès le premier essai ? Oui. J'ai découvert chez toi une âme d'artiste poète que je ne te connaissais pas. D'où tu t'inspires ça ? De la nature. La nature ! Ça représente quoi pour toi ? Une belle œuvre de Dieu, l'Univers aussi. Et l'univers ? L'infini ! Y a-t-il un poème que tu aimes en particulier ? Oui… Lequel ? Chfigh amzun dhi dali (Je me souviens comme si c'était hier, ndlr). C'est une chanson de Idir, non ? Absolument. Ça t'inspire quoi ? Le début. Quel début ? De toute chose… C'est un peu philosophique comme approche… Peut-être. Je ne connais pas le contexte dans lequel Idir l'avait composée ; ceci dit, j'en fais ma propre lecture. Et c'est quoi la suite, d'après toi ? Que du bonheur, Inch'Allah… C'est quoi le secret de cette passion pour le dessin ? C'est plutôt un don. Te souviens-tu des premiers dessins que t'as griffonnés sur une feuille ? Oui, à l'école. Des portraits de mon père et ma mère. La nature. Je m'inspire beaucoup de Dilem aussi. Je reproduisais souvent ses caricatures sur une feuille chez moi, le soir. Si je te tends une feuille et un crayon, tu dessineras quoi ? Peut-être toi ! (rires). Combien de frères et sœurs ? Une sœur… Allah ibarek… Ibarek fik… T'es le seul footeux de la famille ? Non, mon père a joué aussi. En pro ? Non, il n'a pas eu cette chance. Niveau d'études ? Terminal. Quelle filière ? Sciences naturelles. Dans quelle matière tu t'en sortais le mieux ? Le français. La meilleure note que t'a eue ? 19,50 ! Dans quelle matière ? Le français ! A l'opposé, dans quelle matière tu t'emmêlais les «stylos» ? La physique. J'avais du mal, vraiment. L'objet indispensable ? Un bouquin. Le dernier que t'as lu ? Les premiers pas vers le sommet De qui ? De Zig Ziglar. Passe-tu beaucoup de temps au téléphone ? Non, pas trop. Combien d'appels reçois-tu par jour ? Beaucoup. De filles ou de garçons ? Pfffff !!! Disons, les deux ! Film et chanson ? Braveheart. Chfigh amzun dhi dali pour la chanson. Combien d'amis véritables ? Cinq. Cœur pris ou à prendre ? (Il rit franchement) A prendre. Tu deviens tout rouge là, t'en es certain ? Mmmmmm, sûr ! Si tu devais choisir la femme de ta vie, quels seront tes critères ? Je ne sais foutre rien ! La beauté, peut être … Non, pas spécialement. Pour quels critères alors ? L'intelligence, l'éducation… La qualité chez un homme ? L'honnêteté. La qualité chez une femme ? Ce que je t'ai dit à l'instant… Ah oui… (Rires). Quel est ton principal trait de caractère ? Combatif. Un réservé aussi ? Oui. Ton défaut majeur ? Un peu timide. C'est un défaut, tu penses ? Dans certains cas, oui. Ta devise dans la vie ? Mon père et moi… Et la maman dans tout ça ? C'est ma maman. Elle compte beaucoup à mes yeux. T'es a priori le fils de ton père… Il y a une grande complicité entre nous, en effet. Ta plus grande peur ? De rechuter (rires). Ça te hante l'esprit tant que ça ? Un peu, ouais. Avec qui ne partiras-tu en vacances ? Un ingrat. Fêtard, ou pas du tout ? Pas du tout. Que faisait ton père dans la vie ? Aide soigneur chez les Sœurs Blanches à l'aéroport. Il a été aussi gérant d'un artisanat. Il a, disons, touché à tout… A peu près… Le pays où tu iras vivre à la fin de ta carrière ? L'Espagne. L'émission télé à ne pas rater ? «Lotus». Ton occupation préférée ? Dessin. L'autre sport favori ? La natation. Ton genre musical ? La soul, nostalgie. Un chanteur en particulier ? James Blunt. Sais-tu qu'il était militaire de formation ? Ah bon ! Oui, il s'était engagé dans l'OTAN au Kosovo… Tu me l'apprends La tenue parfaite ? Décontracté. Jean/baskets Le cadeau rêvé ? Une bague ! Tu cherches à te caser ou quoi ? Hum ! (rires). Tu l'attends de quelqu'un ? Oui. De qui ? D'une personne… La première chose que tu fais au réveil ? La prière. La partie que tu aimes le plus dans ton physique ? Le sourire. Qu'aimerai-tu changer dans ton physique ? Rien ! Real ou Barça ? Ni l'un, ni l'autre. Je suis un Rossonoro ! Ton joueur préféré ? Paolo Maldini. Ton match référence ? TP Mazembe-JSK. Ton plus beau but ? Face à Al Ismaili (0-1, ndlr). Le joueur avec qui t'aurais aimé jouer ? Maldini. Si t'étais pas footballeur, t'aurais fait quoi de ta vie ? Architecte. La dernière dispute ? Je ne m'en rappelle pas. Le personnage historique ? Y en à deux en fait. Che Guevara et Martin Luther King. En qui aimerais-tu être réincarné ? En moi-même Ton plat préféré ? Escalope de dinde à la crème aux champignons. En quoi as-tu dépensé ton argent sans compter ? Ma maison. Ta chambre prend feu, tu sauveras quoi ? J'appelle les pompiers (rires).