«Sur une belle pelouse comme celle de Marrakech, on se procurera beaucoup d'occasions de marquer» Rafik Djebbour a décidé d'ignorer ce qu'a dit Mehdi Benatia. Les «pics» de ce dernier n'ont eu aucun effet sur l'attaquant des Verts qui dit dans l'entretien qui suit ne pas en faire cas. Il dit privilégier la sérénité et la concentration sur un match qui se jouera sur le terrain, pour ainsi le paraphraser. Entretien.
Où en êtes-vous avec la préparation ? Là, on est en train d'attaquer le volet technico-tactique. Le groupe commence à se compléter petit à petit. Ceci étant dit, les choses sérieuses ont commencé les premiers jours du stage. Mais à mesure que la date du match approche, la pression et la concentration augmentent. Ce qui est tout à fait logique. Je dois aussi dire que tous les joueurs sont conscients de l'importance de ce match. Peut-on dire maintenant que vous êtes au mieux de votre forme ? Il ne sert à rien de faire le match avant l'heure ! Il faut monter en puissance pour être à 100% le jour J. A quoi bon être à 100% toute la semaine pour ensuite ne pas l'être le jour du match ? On est des professionnels et on va faire en sorte de gérer tout ça pour être dans une forme optimale le 4 juin inch'Allah. Benatia, le défenseur marocain de l' Udinese, vient de déclarer qu'après avoir affronté Ibrahimovic, Pato, Del Pierro et Ronaldinho, il ne va quand même pas craindre les attaquants algériens ; une réaction par rapport à ces déclarations ? (Il sourit) Il a le droit de dire ce qu'il veut. Personnellement, je n'ai pas envie de polémiquer. Il y a un match qui va se jouer sur le terrain, c'est tout. Mais des motivations pareilles peuvent vous motiver, non ? Ça ne me motive pas ! Je n'ai pas besoin d'entendre les déclarations des joueurs adverses pour être motivé. La motivation pour le match du Maroc est déjà optimale. Il y a des joueurs qui aiment lancer comme ça des pics avant les grands matchs, mais il ne faut pas en faire cas. Il faut juste se concentrer sur l'objectif du match en allant chercher les trois points. Pour chercher les trois points, il faudra marquer. Ressentez-vous une pression supplémentaire sur vous en tant qu'attaquant ? Il n'y a pas que les attaquants. On a un fond de jeu et des automatismes. Dans le passé, on a souvent été attentistes, en procédant par des contres. Aujourd'hui, nous avons un nouvel entraîneur et de nouveaux automatismes qui, j'espère, nous mettront dans des situations favorables pour marquer des buts. Chose que vous n'avez pas encore fait en sélection avec seulement quatre buts au compteur ; ne jugez-vous pas ce score timide ? Il faut juger ça par rapport au nombre d'occasions que j'ai eues. En sélection, on n'a pas une équipe qui attaque à plein régime. On est plus en retrait, en tenant le frein en main. On cherche souvent à marquer sur des contres ou sur des balles arrêtées. J'avoue que mon score n'est pas fameux, mais quand on voit comment la sélection joue, je ne pense pas qu'il y ait de grosses critiques à faire. Je suis là beaucoup plus pour peser sur les défenses, exercer le pressing et provoquer des fautes. Le rôle ingrat quoi … Un rôle plus qu'ingrat. Vous avez vu contre le Maroc à l'aller, on ne pouvait pas me demander de marquer deux trois buts. En sélection, quand je vois le n°10, le 4 ou le 2 marquer, je suis naturellement heureux parce qu'on joue pour le pays. En club, c'est un peu différent. Il m'arrive un peu de penser à ma personne et à ma carrière. En Equipe nationale, le pays passe avant tout. Si j'avais été égoïste et pensé à ma petite personne, j'aurais sûrement marqué plus de buts en sélection. Je fais partie d'un groupe de joueurs qui aiment leur pays et qui jouent pour l'intérêt du collectif. Quelle serait la clé du match à Marrakech ? Dans ce genre de matchs, ça se joue sur des détails. Mais il y a quand même un point positif là-bas. On jouera dans un nouveau stade, donc sur une belle pelouse. Cela nous permettra de développer un jeu plus fluide et de créer des espaces. En Afrique noire, sur des pelouses plus denses et avec une chaleur étouffante, tu peux avoir dans le meilleur des cas deux occasions qu'il faut mettre dedans, ce qui n'est pas du tout évident. Quand on joue pour se qualifier, est-ce qu'on pense au match qui arrive, ou bien ça vous arrive de penser aux autres matchs ? Il faut toujours penser au prochain match. Même si on sait tous que les trois matchs qu'il reste sont importants et difficiles. On connaît le groupe et pour les autres matchs, on ne sait pas encore dans quelles conditions ils vont se jouer. Justement en parlant de blessures, on touche du bois, par rapport au match aller et la cascade de blessures qui s'était abattue sur l'équipe. Apparemment, à chaque fois qu'on vient en sélection, il y a des événements qui se produisent. Je croise les doigts pour que les choses continuent ainsi jusqu'au 4 juin. ---------------------------------------------- Djebbour blessé aux adducteurs Grosse frayeur hier parmi les Verts : Rafik Djebbour, l'un des meilleurs joueurs durant le match aller face au Maroc, s'est blessé hier aux adducteurs, au cours de la séance d'entraînement de l'après-midi. C'est en tapant dans le ballon au cours du premier exercice tactique qu'il a ressenti une douleur en haut de la cuisse. Il a continué quand même l'exercice jusqu'à son terme. Rentré avec une poche de glace Lors de la pause précédant le match d'opposition, il s'est fait examiner, sur le banc de touche, par le médecin de la sélection et le kiné. Par précaution, il n'a pas participé à l'opposition entre joueurs. Après que le kiné lui eut mis une poche de glace sur l'endroit douloureux, il a suivi le reste de la séance, puis est rentré à l'hôtel avec ses coéquipiers. Pénalisé par un mois d'inactivité On ne connaît pas encore la gravité de la blessure. Peut-être faudra-t-il attendre qu'il passe une IRM pour en savoir davantage. Ce qui semble être certain, c'est que cette blessure est due à la charge de travail, surtout que pour son malheur, le championnat de Grèce s'est achevé le 17 avril, soit il y a plus d'un mois, ce qui fait qu'il est resté plusieurs semaines sans entraînements et compétition intensifs, si ce n'est des matchs de gala disputés avec son club, Olympiakos Le Pirée. Sa blessure serait due à la fatigue, conséquence du regain soudain de rythme qu'il connaît avec les Verts durant ce stage.
