Yahi : «J'ai manqué de respect à Saâdane en 86». Quel est votre programme en ce mois de Ramadhan et comment passez-vous votre temps à Doha ? Il n'y a aucun programme à faire, vous ne pouvez pas sortir dans la journée, la température atteint les 50° C. Je ne quitte mon appartement que dans la soirée pour faire la prière des tarawih. Et qu'en est-il des entraînements ? On s'entraîne la nuit, après la prière. Vous mangez où, au Qatar ? Chez un Algérien. Depuis le début du mois sacré, je suis invité chez lui, je tiens à le remercier à l'occasion. Les plats algériens ne vous manquent pas alors ? Dieu merci, je n'ai pas de souci à me faire de ce côté pour le moment. Je me sens en Algérie, je mange de la chorba et du bourek, même si l'ambiance n'est pas la même que celle en Algérie en ce mois de Ramadhan. Ici, on n'a pas l'impression qu'on est en plein mois de carême, ça ne se sent pas. Quel est votre plat préféré ? Incontestablement la chorba. Qu'est-ce que vous exigez en plus sur la table ? Les dattes, l'ben et bourek que prépare ma mère. Qu'est-ce qui vous manque le plus au moment du jeûne ? Franchement rien, même la journée est courte ici, vous ne sentez pas le temps s'écouler. A Doha, la journée est courte, surtout en cette période. Seuls ceux qui ont vécu ici le savent. A quelle heure a lieu l'appel à la prière du maghreb à Doha ? A 18h20 précisément. Cela signifie que vous êtes en avance d'au moins une heure et quarante minutes par rapport à la majorité des Algériens ? Oui, c'est notre avantage ici, lorsque les Algériens s'apprêtent à rompre le jeûne, je serai déjà revenu de l'entraînement. Votre tempérament change-t-il au mois de Ramadhan ? Pas du tout, je ne vois d'ailleurs personne pouvoir me faire changer mon tempérament. Et que faites-vous pour passer le temps lorsque vous êtes chez vous ? Sur Internet, les réseaux sociaux, mais en utilisant le climatiseur. Sans la clim, vous pouvez périr. Vous préférez le café ou le thé ? Je dirais le thé sans réfléchir. Vous aimez le lait ou l'ben ? L'ben. Pourquoi, à votre avis, les Algériens sont-ils sur les nerfs pendant le Ramadhan ? Il n'y a pas de raison, sauf que certains veulent montrer devant tout le monde qu'ils font le jeûne. Je vais vous raconter d'ailleurs une anecdote à ce sujet. Un de mes proches éprouve des difficultés à faire le carême, car il est gourmand et ne peut pas se passer de manger. Avant la rupture du jeûne, lorsqu'il a faim, il a les nerfs à fleur de peau et commence à chercher noise, pour des futilités. Il est capable de provoquer une bagarre à n'importe quel moment pour rien. Et si le championnat du Qatar se jouait en journée ? Je crois qu'on sera tous victimes d'insolation. D'après cette question, il semble que vous ne savez pas ce que signifie une température de 50° C. De plus, le taux d'humidité est élevé. Vous est-il déjà arrivé de manger ou de boire par erreur pendant le Ramadhan ? Non, cela ne m'est jamais arrivé depuis que j'étais enfant. Quand avez-vous jeûné pour la première fois ? Je ne me souviens pas, mais je sais que je l'ai fait peut-être trois ans avant l'âge requis. Que diriez-vous aux Algériens ? Saha Ramdhankoum, j'espère que vous profitez de l'ambiance de l'Algérie que vous ne trouverez sûrement pas ailleurs. Croyez-vous que Ziani et Meghni trouveront une difficulté d'acclimatation à la chaleur du Qatar ? Ils sauront s'adapter comme je me suis adapté. Une fois qu'ils s'habitueront à la chaleur et l'humidité, ils oublieront complètement le climat d'ici. ------------ Que Dieu me pardonne ! Yahi : «J'ai manqué de respect à Saâdane en 86» Hocine Yahi a toujours été un gentleman sur le terrain et en dehors. Mais, il lui est arrivé de sortir de ses gonds, comme tout le monde. C'est lui qui raconte son repentir. «C'était en 1986, lors de la CAN en Egypte. Saâdane était sélectionneur national et, après avoir annoncé la liste des titulaires, j'ai ressenti une profonde injustice. J'étais tellement au mieux de ma forme que je ne comprenais pas ma mise à l'écart. J'ai suis donc allé le voir, pour lui dire tout ce que je pensais de lui. C'est vrai que je n'ai pas été tendre avec lui et je lui ai dit entre autres, «Machi redjla !» Il ne m'a pas répondu sur-le-champ, réservant sa vengeance pour le Mondial-86 dont il m'a privé une fois de plus, injustement. Je l'ai payé très cher et je suis resté quatre ans sans lui adresser la parole. Je me suis déversé dans les journaux pour crier à la hogra. Et un jour, par le pur hasard des choses, on s'est croisés au niveau de la piscine du 5-Juillet. Regrettant amèrement ce que je lui avais dit, je me suis avancé vers lui pour lui serrer la main. Il accepté mon geste et depuis, tout est rentré dans l'ordre entre nous. Aujourd'hui, je lui souhaite une longue vie et une bonne santé. Je tenais vraiment à le lui dire. A tout seigneur, tout honneur Hocine. ---------- Le commentaire du pessimiste Essi Ouahid Khalilou fera comme les autres Essi Ouahid Halilodzic a menacé les cadres ou plutôt les «tableaux» de l'EN qui sont partis au Golfe de ne pas les retenir, si leur rendement venait à baisser. Je ne le crois pas. Car comme Benchikha l'avait fait avant lui, dès qu'il sentira son salaire en danger de mort, il s'accrochera à eux comme les autres, en nous expliquant que les 53 degrés Celsius du Golfe n'ont pas altéré la forme de Yahia, Bougherra, Meghni, Ziani et Belhadj. Résultat des courses : il prendra un autre 4-0 comme à Marrakech ! Et après, il dira qu'il va faire une véritable révolution en faisant appel aux jeunes qu'il ira supplier de venir sauver le soldat Ouahid. Mais comment va-t-il faire pour convaincre des jeunes français que les Algériens attendent comme des messies, mais qui bavent jour et nuit d'être retenus chez les Bleus de France ? Moi au moins, je ne bave que pour la chorba qui m'attend sur le feu…