«J'ai failli accoucher dans mon émission !» * Votre nom de famille ? * A : Moi, c'est Saâdoun et ma femme Naziha est une Senouci. * Dates et lieux de naissance ? * N : Le 19 octobre 1977 à Oran, * fi sbitar lekbir taâ Plateau. * A : Le 29 janvier 1965 à Alger. C'est pas la peine de compter, je la dépasse de 12 ans. * Vous vous êtes connus comment ? * N : A la télé. Chez le directeur, je posais mon CV. * A : Je l'ai cueillie dès son premier jour avant l'arrivée des loups ! * Et à Canal Algérie, c'est qui le chef de l'autre ? * N : C'est Adel. C'est lui le rédacteur en chef de l'émission. Houa li yahkam à la maison et au travail. * Tu as grandi où Naziha ? * A Alger, puis à Oran jusqu'à la fac. Ahmed Wahbi était notre voisin. * Qu'est-ce que tu as fait comme études ? * Interprétariat : anglais-français-espagnol, à l'ILE. J'ai fait 2 ans à Sénia et 2 ans à Maraval. * Pourquoi avoir choisi la télé ? * En fait, je voulais faire du journalisme au départ. Mais au vu de la situation sécuritaire dans les années 90, je n'ai pu aller à Alger pour réaliser mon rêve. Mon grand-père était technicien du son et il nous faisait écouter les interventions du regretté Boumediène dans son Nagra. C'était grâce à lui que j'ai eu ce penchant pour le journalisme. * As-tu travaillé ailleurs avant la télé ? * Oui, j'ai été enseignante de français à Aïn Turk, à Oran dans le primaire. Je m'étais trop attaché aux enfants. * Origine des parents ? * A : Kabyles, des Ouadhias. * N : Ma mère est Algéroise et mon père est d'Oran. Mais nous avons aussi une origine de Biskra par ma grand-mère. * Famille nombreuse ? * N : j'ai 2 frères et 2 surs. Moi je suis au milieu. * A : J'ai 4 frères et une sur, avec les parents ça fait 7. * Des enfants ? * Trois. Mohamed Aghilas Islam, Ahmed Ayoub et Nadine. * C'est vrai que tu as failli accoucher en direct à l'émission ? * J'étais venue pour faire la dernière émission avant l'accouchement. J'ai eu la poche des eaux rompue dans la salle de maquillage. Ahmed Ayoub a failli naître à la télé. On m'a emmenée en catastrophe pour accoucher. * Où était Adel ? * A : Dans le parking et on m'a appelé pour m'annoncer que ma femme a été évacuée en urgence à l'hôpital. Du coup j'ai oublié de prendre le livret de famille avec moi. On a eu de grandes difficultés pour les convaincre qu'on est mariés. C'est parce qu'on a reconnu Naziha qu'on l'a admise sans livret de famille. * N : Par contre pour la fille, c'est tout le monde qui a suivi la grossesse. * Vous êtes pour quelles équipes à la maison ? * A : Moi je suis CRB à fond. Mais j'ai mon fils Ayoub qui m'énerve. Il n'a que 5 ans et c'est déjà un supporteur du MCA. * N : Il a subi un lavage de cerveau de la part de ses oncles. Moi c'est les Verts. Mais j'aime tous les clubs qui font honneur au pays. * Quels footballeurs avez-vous reçu dans votre émission ? * A : Elle a reçu Saâdane lorsqu'il était au Yémen, Saïfi, Ammour, Madjer, Belloumi, Bachi, Selmi, Kalem... * Qui vous a le plus marqué ? * A : Les joueurs de la glorieuse équipe du FLN. C'était trop émouvant. Surtout celle du cheikh Kermali. On lui avait montré les images du premier match du FLN en Tunisie, avec les joueurs debout devant le drapeau algérien qui flottait. On avait rajouté l'hymne national qui manquait aux images. Kermali était ému aux larmes et nous aussi avec. C'était un moment télé exceptionnel. * Naziha, tu as testé ta popularité à l'étranger ? * N : On a été rendre visite à la famille de mon mari à Hammamet et j'ai été agréablement surprise que des Tunisiens m'aient reconnue. * Avez-vous été pistonnés pour rentrer à la télé ? * A : J'étais journaliste sportif à Radio Mitidja lorsque j'ai déposé mon CV à l'ENTV. Une semaine après je reçois un appel de Amina Debache la responsable de l'époque pour me dire que les essais que j'ai fait ont été concluants. * N : Je devais aller poursuivre mes études en Espagne avec mes copines, mais ma mère ne m'a pas laissée. Je n'ai pas été pistonnée du tout. La preuve, c'est que je suis restée 2 ans au cachet, avant d'être confirmée. J'ai vraiment galéré pour avoir mon badge, alors que d'autres «sont rentrés avec» en arrivant. * Qu'est-ce qui te choque le plus chez les Algériens ? * N : Le non-respect des familles. Avant personne n'osait lever les yeux au passage d'une fille du quartier. Aujourd'hui, c'est le voisin qui manque de respect à la voisine. * A : Avant, les jeunes cachaient même la cigarette à l'arrivée des adultes. Le changement est énorme avec ce qu'on connaît de nos jours. * La dernière larme versée ? * J'ai pleuré lorsqu'on m'a raconté l'histoire de l'enfant qui a été retrouvé mort sous l'étalage d'un marchand de légumes à Bach Djarrah. C'est terrible qu'une femme en arrive là. * Dernière bagarre ? * N : Avec le marchand de légumes qui ne voulait pas me laisser choisir ce que je voulais prendre. Je lui ai dit ce que j'en pensais et je suis partie sans rien acheter. C'est ce qu'on devrait tous faire. * Qu'est-ce qu'il t'a dit au juste ? * N : Il m'a dit : "Dans quel pays as-tu pris l'habitude de choisir ? " Je lui répondu chez moi en Algérie et que c'était lui qui vivait dans un autre pays. * Dernière bonne nouvelle ? * N : N'har viraou !!! (morte de rire). * Qu'est-ce qui te gêne le plus chez les intervenants à ton émission ? * Lorsqu'ils mettent mal à l'aise mes invités. Je n'aime pas qu'on leur parle d'autres artistes alors que c'est d'eux et de leur produit qu'il s'agit. * Qui aimerais-tu inviter à ton émission ? * N : Notre cher président, si c'était possible. C'est un rêve que de l'avoir pour des questions qui n'ont rien à voir avec la politique. Juste l'homme qu'il est. Je suis certaine que ça lui plairait aussi, car il a toujours été proche du peuple. Quel honneur s'il acceptait de le faire un jour ! Entretien réalisé par Khbat khbat