Les Bordelais ont sablé le Bordeaux, mais à Marseille, le pastis n'a pas coulé à flots. Non, pas autant que les larmes du regret d'avoir laissé filer un titre de champions qui leur tendait les bras grand ouverts chez eux, au cœur même de leur maison. Maudit soit ce Lyon venu du côté de la Cannebière pour se sentir pousser la crinière et rugir comme jamais cette saison. Plus on y repense à ce match et plus on s'enfonce dans notre incrédulité à ne pas admettre que les poulains de Gerets aient pu être assez fous pour rater le plus grand rendez-vous qu'il ne fallait surtout pas. Pourtant les Phocéens n'avaient pas démérité, non loin s'en faut, ils n'ont pas du tout été mauvais en produisant du jeu avec à la clé des occasions ne demandant qu'à être converties en buts. Mais c'est ça aussi le foot, une question de réussite, de vie à chaque fois que tu visites les cages adverses ou de mort subite, comme dirait l'autre, qui t'emporte infailliblement si tu multiplies les ratages, ô tristesse ! Et oui, il y a des jours où ça ne veut pas sourire, quand bien même aurais-tu beau redoublé d'audace, la chance te tourne le dos et il n'y a rien à faire…que bon cœur contre pas si mauvaise fortune que ça. Tout compte fait, quand on se rappelle le début de saison en demi-teinte, si ce n'est peu dire, il n'y a vraiment pas de raison pour faire la fine bouche (du Rhône !?) avec cette belle deuxième place synonyme de participation directe à la prochaine Ligue des Champions. D'autant que ça se passe au nez des Lyonnais et à la barbe de ces Parigots qui, eux aussi, n'ont jamais été autant «hommes» cette année que lors de leur passage au Vélodrome. Rien que pour ça, vive l'OM qui les fait vivre !